15 mai 2008

Quelques mots sur l’édition…


Quelques chiffres tout d’abord, même si dans le domaine, les sources et les données varient considérablement… Je reprends donc les chiffres du fascicule édité par le Ministère de la Culture et de la Communication « Mini chiffres clés édition 2008 – statistiques de la Culture » qui publie les chiffres de 2006, comme son titre ne l’indique pas…

La production éditoriale française ;
70100 titres édités en 2006 (contre 35000 en 1990)
575 millions d’exemplaires
310 maisons d’édition
44 maisons d’édition éditent 80% du total des titres
50% de nouveautés et rééditions, 50% de réimpressions
22% de titres dans la catégorie Jeunesse et BD
19% de titres dans la catégorie Littérature
23% de titres en édition « poche »

Les canaux de distribution des livres ;
23.1 % en Librairie
20.9 % en GSS
25.8 % dans la grande distribution
11.5 % en VPC et clubs
6.5 % par Internet

Un chiffre d’affaire en hausse continue ces dernières années, une concentration de la production sur des groupes ou grandes maisons d’éditions, une place grandissante pour la grande distribution (spécialisée ou non) dans la vente des livres. La littérature perd chaque année du terrain (-10% pour la poésie et le théâtre), alors que les ouvrages destinés à la jeunesse (hors scolaires) continuent leur progression. Voilà les principaux enseignements de ces chiffres. La place réduite de la librairie comme distributeur du livre est confirmée, et il suffit de regarder nos centres ville et le développement des GSS (FNAC, Cultura, Espace culture Leclerc) pour le constater.

Que fait l’Etat pour le secteur du livre. En France la lecture publique a fait l’objet d’attentions régulières de la part des gouvernements ces 3 dernières décennies. On ne peut pas ne pas évoquer ici la loi Lang sur le prix unique du livre. Je me souviens qu’à l’époque, j’avais 12 ans, mon père avait refusé de m’acheter le dernier Astérix au supermarché du coin parce que « le gouvernement socialiste avait décidé d’interdire les prix réduits sur les livres », ce que j’avais naturellement trouvé très injuste ! Aujourd’hui, on ne peut que s’interroger sur la place qu’occuperait la librairie indépendante sans cette loi ! et se féliciter finalement des 23% qu’elle occupe actuellement sur le marché du livre !

Actuellement, c’est au Centre National du Livre que se concentrent les aides de l’Etat à destination du secteur du livre, qu’il s’agisse des éditeurs, des libraires ou des auteurs.
En ce qui concerne les auteurs, ces aides prennent la forme de bourse d’écriture et de subventions liées aux résidences d’écrivain, ou encore d’aide financière aux traducteurs. Pour les éditeurs, il s’agit cette fois de prêts à taux zéro ou de subventions au développement de maisons d’édition indépendantes ou à la publication. Un autre volet concerne des aides à la présence sur Internet de l’édition et à la numérisation des titres publiés, notamment dans le cadre du projet de la BnuE et de l’intégration à celle-ci d’ouvrages soumis au droit d’auteur.
La librairie indépendante fait elle l’objet de prêt à taux zéro à la reprise, la création ou l’extension de librairies indépendantes, ainsi qu’à la création de catalogues ou encore au développement de fonds thématiques.

Les agences ou centres régionaux du livres, les conseils généraux, et certaines communes participent également à ces efforts en direction du secteur du livre, par les résidences d’auteurs, les subventions aux maisons d’éditions régionales ou locales, le soutien à l’organisation de salons, etc.

La récente (2003) loi sur le droit de prêt œuvre elle aussi, dans ses objectifs généraux - juste rétribution des auteurs, développement du partenariat bibliothèque / librairie indépendante, et dans ses mesures ; plafonnement des rabais consentis par les librairies aux bibliothèques.

Il est intéressant de voir que sur le marché commercial du livre, la bibliothèque, dont l’usage gratuit est souvent perçu par les professionnels du livre comme une concurrence, est très souvent partenaire de maisons d’édition locale par exemple, de librairies pour leurs acquisitions, ou encore d’auteurs locaux dont elles valorisent les créations par des animations.

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