16 février 2009

Mise en ligne de PMB

Mon SIGB est en ligne ! C'est ici. Après plusieurs vaines tentatives, un appel au secours sur la Mailing List de PMB et la consultation de multiples forums, je suis parvenu à mettre en ligne le logiciel PMB et ma base de données. J'ai créé un hébergement sur Free, qui permet la prise en compte de MySql, puis ai téléchargé en ligne le logiciel PMB avec l'utilitaire FTP FileZilla, et ai transféré ma base de données en utilisant EasyPhp et PhpMyAdmin. Résumé de cette façon, ça paraît simple, mais ça ne l'était pas...

La coexistence de deux bases de données, l'une en locale l'autre en accès distant pose quelques questions. D'abord celle de cette coexistence même : pourquoi garder une configuration locale ? Il semble que sur Free, la fonctionnalité de sauvegarde ne fonctionne pas. La fonction "exportation" de MyPhpAdmin permet toutefois d'exporter l'intégralité des tables, en format SQL, tables qu'il est ensuite très simple de ré-importer par le même utilitaire. Dans le cas d'une coexistence de deux bases, l'une en local, l'autre sur Internet, se pose le problème de la gestion des contributions des internautes dans l'OPAC ; suggestions, commentaires, réservations, etc... En conservant deux versions parallèles, il faut transférer les tables contenant ces contributions (après les avoir repérées...) d'Internet vers la base locale, puis les gérer en local, puis re-transférer la base locale vers Internet... Enfin, dans une configuration "réelle" (par opposition à ma configuration qui totalise 185 notices seulement), le transfert régulier d'une base risque de prendre du temps ; certes après la première importation en ligne, il est toujours possible d'utiliser la méthode "update" pour l'importation, mais dans le contexte de l'activité normale d'une bibliothèque, cela reste fastidieux, et augmente encore le délai entre la saisie de nouvelles acquisitions dans le catalogue et la disponibilité de celles-ci dans l'OPAC en ligne. Pour toutes ces raisons, je retiens l'option d'une seule version, celle en ligne, avec des exports réguliers de la base pour conserver en local toutes les données.

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1 février 2009

Bibliothèque et auto-formation

Je viens de parcourir une étude sur la place de l'auto-formation en bibliothèques publiques (« Construire une offre d’Autoformation en bibliothèque publique », par Joël Carré, mémoire d'étude publié en mars 2008 et consultable sur la bibliothèque numérique de l'ENSSIB), sujet qui m'intéresse tant par mon projet que par mon parcours... Dans ces nouveaux usages des bibliothèques dont on parle tant, celui de l'auto-formation semble ne démarrer que doucement en France, alors qu'au Royaume Uni par exemple, le partenariat bibliothèques / Open University (équivalent britannique de notre CNED) est depuis longtemps construit et opérationnel. La notion de bibliothèque comme lieu ressource pour qui veut apprendre n'est pas nouvelle en soi ; que des outils appropriés et de qualité déclinent concrètement cette notion est, semble-t-il, plus novateur et moins répandu que l'on ne croit.
Il existe pourtant des exemples réussis un peu partout en France - l'espace auto-formation de la BPI à Paris ou de la Bibliothèque des Sciences et de l'Industrie à La Villette - mais aussi des initiatives régionales très abouties ;
pour ne citer que quelques exemples...

Avant de se lancer dans un projet de mise à disposition de nos usagers de ressources d'auto-formation, il me semble intéressant de préciser les contours de cette notion. Les « produits » d'auto-formation, qu'ils soient disponibles dans le commerce ou sur Internet, gratuitement ou non, sont d'une efficacité et d'une qualité très variables, c'est le moins qu'on puisse dire... Existe-t-il une personne qui soit allée au terme de sa méthode de langue ASSIMIL ? Je n'en suis pas en tous cas... Les produits vendus se contentent parfois de multiplier les supports médias de formation (audio, vidéo, texte, liens sur le net, bases d'exercices interactifs, ...) - de soigner la forme donc – en attachant parfois au contenu et surtout à son organisation moins d'importance... Or dans auto-formation, il y a formation, terme dont découlent des notions très concrètes que sont l'ingénierie pédagogique, la progression de l'apprenant, les objectifs, les évaluations formatives et sommatives, ... Il ne suffit pas de proposer à l'apprenant le contenu (même sous des formes attrayantes et ludiques), le formateur, absent de fait dans ces supports d'apprentissage, doit être « remplacé » par le caractère pédagogique du document.

Quel rôle peut donc avoir le bibliothécaire dans un service (ou pôle, espace, point, carré...) d'auto-formation proposé par une bibliothèque à ses usagers ?

Pou tenter de répondre à cette question, je reprendrais l'excellente présentation de l'auto-formation par Philippe Carré de l'Université Paris X dans cette vidéo.
En passant par quelques unes des « planètes » de la « galaxie » auto-formation telles qu'explicitées par Philippe Carré, j'entre-aperçois un début de commencement de définition du rôle de la bibliothèque et de son équipe dans la mise en place de ce service.

L'auto-formation place l'apprenant en dehors de tout contexte éducatif, en dehors du centre de formation, de l'école ou de l'université. La bibliothèque ne peut pas se substituer à ce lieu, elle peut toutefois en proposer quelques caractéristiques, par exemple par la mise à disposition d'usuels aux apprenants ; la localisation de cet espace d'auto-formation doit à mon avis tenir compte de l'accès à ces ouvrages de référence, mais aussi de l'ergonomie du poste d'auto-formation ; un meuble bureautique en soit ne suffit pas ; il faut pouvoir prendre des notes ailleurs que sur ses genoux, feuilleter la revue ou l'ouvrage complémentaire, et même si la solution du tout informatique (le dictionnaire en ligne, l'agrégateur de presse, le bloc note personnel de l'usager sur le serveur de la médiathèque) existe, elle n'est pas forcément accessible aux bibliothèques les plus modestes, et ne répond pas toujours à la pratique d'apprentissage de l'usager, qui peut encore posséder un stylo et un bloc-note papier (oui, même en 2009 !)... Imaginer l'espace d'auto-formation comme une annexe de la bibliothèque, un local isolé du reste des collections réduit les chances de réussite de cet espace ; ce n'est que s'il est totalement intégré dans la bibliothèque, s'il utilise la bibliothèque comme contexte facilitant que ses objectifs pourront être atteints.

Cet isolement de facto de l'auto-apprenant doit aussi être pallié par la présence et la disponibilité du bibliothécaire, non comme formateur, mais comme médiateur de l'outil d'apprentissage ; l'utilisation d'un tutoriel en ligne d'initiation à l'informatique sous-entend un minimum de compétences informatiques, celles-là justement que l'on souhaite acquérir ; le bibliothécaire peut/doit intervenir dans l'appropriation de l'outil d'apprentissage, pour, une fois encore, rompre la « solitude » de l'apprenant. Il intervient alors dans ce que Philippe Carré appelle le développement des stratégies d'apprentissage, la dimension cognitive.

Toujours dans cet esprit, et même si l'on s'éloigne dans ce cas de l'auto-formation à proprement parler, les ressources d'auto-formation peuvent être mises à disposition des formateurs eux-mêmes ; les multiples expériences menées avec les APP (ateliers pédagogiques personnalisés), les AFB/RSB (ateliers de formation de base / ré-apprentissage des savoirs de base), ou encore les dispositifs de l'ACSE pour l'apprentissage du FLE, ont montré que la bibliothèque avait pleinement son rôle dans le développement de partenariat avec des acteurs de la formation et dans la mise à disposition de ces partenaires de ressources pédagogiques et de lieux d'apprentissage.

L'espace d'auto-formation et la bibliothèque ne sont pas des offres parallèles mais complémentaires ; l'apprenant qui vient à la bibliothèque sur le conseil de son formateur pour utiliser telle ressource dans le cadre de sa remise à niveau en français va évoluer dans la bibliothèque, traverser tous ses espaces, côtoyer les collections ; voici un usager de plus. L'usager traditionnel, qui passe tous les samedi pour rendre et emprunter un DVD et 2 livres va observer les utilisateurs de l'espace auto-formation, il va lire les affiches et brochures qui le présentent et en font la promotion ; il a alors la possibilité de s'engager dans un nouvel usage de sa bibliothèque.

Pour finir dans cette tentative de définition du rôle du bibliothécaire dans la mise à disposition de ressources d'auto-formation, je parlerai d'une mission ô combien familière... le choix, la sélection des documents. J'aurais même pu commencer par là ! C'est bien là l'un des axes centraux du métier, celui de constituer un fonds, une collection, qu'il s'agisse de livres, de DVD, de revues, ou ici de produits d'auto-formation. Or si cette tâche n'est pas simple pour les collections traditionnelles de la bibliothèque, elle ne l'est certainement pas plus pour ces documents. Je cherche aujourd'hui à construire une offre d'auto-formation gratuite sur Internet ; les ressources sont innombrables, de professeurs en activité ou à la retraite qui y vont de leur page personnelle ou de leur blog pour mettre en ligne leurs cours, aux institutions comme Médiadix bien sûr, mais également le portail Télé-formation et savoirs (TFS) de l'AFPA, le Canal U, vidéothèque numérique de l'enseignement supérieur... L'offre est morcelée, diffuse, mal définie, et le travail de sélection est d'autant plus ardu.

Les critères de choix ici devront porter à la fois sur le contenu, la forme et la pédagogie des outils. Sur le contenu, comme on le lit souvent dés que l'on parle d'Internet, celui-ci varie considérablement en qualité ; s'attacher à l'origine de ce contenu, la connaissance des auteurs de la ressource, leur compétence pédagogique peut être un premier filtre. Sur la forme, l'ergonomie du site Internet et la qualité de la navigation seront des éléments à prendre en compte également, pour que l'usager ne soit pas tenu de suivre une formation à l'outil lui servant à se former... Sur la pédagogie, la hiérarchisation des apprentissages, leurs décompositions en objectifs précis, mesurables par des évaluations de qualité seront bien sûr des caractéristiques à privilégier. Le suivi individuel de l'apprentissage est impératif pour que l'apprenant puisse se situer dans sa progression ; un site où l'on créé son compte, où l'on accède à l'historique des cours suivis, où l'on se positionne au préalable (évaluation diagnostique) puis au fur et à mesure des apprentissages (évaluation formative) puis au terme de l'apprentissage (évaluation sommative) a toutes les chances d'être un site « sérieux » ; Télé-formation et Savoirs de l'AFPA en est l'exemple (ou peut-être même le modèle !).

Je conseille la lecture régulière du blog « Websitothèque : ressources numériques d'auto-formation » et de ces prédécesseurs ici et qui assurent une veille exemplaire et très complète de ce qui se fait de mieux (ou pas...) en matière d'auto-formation (gratuite) en ligne.

Je renvoie également au site des P@T, Points d'accès à la téléformation, implantés un peu partout en France, nés de partenariats entre AFPA, Greta, CNAM, APP... et que des bibliothèques peuvent accueillir (exemple de Locminé dans le Morbihan qui accueille 4 postes P@T).

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