29 septembre 2008

Ressources en ligne des BDP

Je fréquente régulièrement les sites de quelques BDP depuis que j'ai débuté mes révisions pour ce concours. Si plusieurs BDP proposent un accès réservé aux seuls bibliothécaires adhérents, certaines proposent des boîtes à outils sans restriction ; droits d'auteur, subventions aux bibliothèques, conseils sur les acquisitions, aides à l'informatisation, ... Ces boîtes à outils regorgent de documents en général synthétiques et accessibles, car destinés à tous les bibliothécaires, bénévoles et salariés, qualifiés ou non.

Allier (Boîte à outils), Ariège, Aveyron, Bouches du Rhône, Dordogne, Doubs (Menu "Dossier"), Ille et Vilaine, Indre et Loire, Isère, Loir et Cher, Loire, Loire Atlantique (Menu Boîte à outils), Loiret, Maine et Loire, Puy de Dôme, Haut Rhin, Savoie, Yvelines, Tarn

Et je rajoute le lien vers l'ADBDP à partir duquel j'ai pu naviguer d'une BDP à l'autre... (Merci à B.S.) ainsi que celui de la caisse à outils du dît site.

27 septembre 2008

Budget 2009 du Ministère de la Culture


A partir du dossier de presse diffusé lors de la présentation du budget 2009 hier par Mme Albanel, voici ma synthèse de ce qui est annoncé...

Programme Patrimoine
Patrimoine linguistique, écrit et documentaire

Concernant le patrimoine linguistique, il s'agit principalement de l'accès à la langue Française des salariés et des migrants, et de la promotion de la langue française à l'étranger et en particulier en Europe.
Le budget pour le patrimoine écrit et documentaire concernera principalement la BnF (modernisation du site Richelieu, financement du projet Gallica 2, développement des pôles associés) et le Plan d'action pour le patrimoine écrit (soutien aux collectivités locales).

Programme Création
2% du budget "Création", soit 13,9 M€, concernera directement le livre et la lecture, alors que l'industrie du livre (édition, imprimerie ?) sera également soutenue dans le budget destiné aux industries culturelles (4% du budget "création", soit 31,4 M€).

Pour la part consacrée au livre et la lecture, la Ministre souligne que la lecture publique "relève d'abord des compétences des collectivités territoriale", mais que le Ministère les soutiendra dans un programme de médiathèques de proximité, et dans l'effort de démocratisation de la lecture (à destination des publics les plus éloignés et notamment les jeunes).
Le concours particulier de la DGD (Ministère de l'Intérieur) devrait atteindre 82 M€, et l'instruction des dossiers reste assurée par la DLL et les DRAC.

Dans la part du budget Création consacré aux industries culturelles, on retrouve les orientations concernant le développement de la librairie indépendante (et la mise en place du label de Librairie Indépendante de Référence LIR), les auteurs (avec le droit de prêt reversé à la SOFIA), la petite édition, et le soutien à l'exportation (et la traduction) du livre français. A noter que les illustrateurs de livres seront également bénéficiaires du droit de prêt au même titre que les auteurs.

C'est aussi dans ce programme qu'est mentionnée la création de l'HADOPI, Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet.

Programme Transmission des Savoirs et démocratisation de la Culture
Ce programme concerne principalement les actions liées à l'enseignement artistique et culturel.
Toutefois, dans le volet Accès à la Culture (12% de ce budget, soit 54,3M€), l'accès à la culture des publics empêchés ou éloignés, et la numérisation des ressources culturelles rappelle les orientations en matière du livre et de la lecture, qui sont appliquées ici à la culture.

J'allais oublier... Cette année, le budget de la Culture représente 0.97 % du budget total de l'Etat...

26 septembre 2008

Laïcité, j'écris ton nom...

Sujet sensible dans la société française aujourd'hui, remis au goût du jour par N. Sarkozy (discours de Latran et de Ryad) et la récente visite du pape en France, la laïcité est une notion importante dans la délivrance d'un service public en général, et particulièrement à mes yeux lorsque ce service est d'ordre culturel, et qu'il vise à s'intéresser et toucher toute la population, dans toute sa diversité.

Voyons ce que la république a à nous dire sur le sujet, au travers de la lecture de la charte de la laïcité dans les services publics, édictée peu avant les dernières élections présidentielles par les services du Premier Ministre Villepin... (http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/laicite.pdf)

"Tout agent public a un devoir de stricte neutralité. Il doit traiter également toutes les personnes et respecter leur liberté de conscience."

L'évidence même pour un service public. Je n'ai pas à avoir un comportement différent vis à vis de tel ou tel usager en raison de ses convictions religieuses, que celles-ci soient visibles (signes "ostentatoires") ou pas. Ma neutralité doit également se retrouver dans ma collection ; une représentativité des grandes religions est un préalable à une collection portant sur les religions. J'aurai tendance à préférer les ouvrages sur la religion plutôt que les ouvrages de religion ; pourtant quelle bibliothèque n'a-t-elle pas dans ces rayons le plus grand best-seller de tous les temps ; la bible. Un Coran, une Torah, un livre des morts tibétains ont leur place en bibliothèque, non pour promouvoir l'écrit religieux, mais respecter d'une part la place de ces religions dans la population, et d'autre part permettre la connaissance, et la pensée sur le fait religieux. Comment discuter la doctrine chrétienne ou musulmane si le texte de référence est inconnu ? J'ai lu ici ou là que la classification Dewey faisait l'objet de critiques sur sa classe 200 consacrée aux religions ; avec 9 décimales consacrées aux religions chrétiennes, et une seule pour toutes les autres, le déséquilibre est incontestable, et une évolution me paraît effectivement pertinente. De là à tomber dans une logique de représentativité statistique, il y a un pas que je ne franchirai pas... D'abord parce que les statistiques s'intéressent plus à la pratique qu'à la croyance, ensuite parce que le rôle de la bibliothèque n'est pas de doser ces collections pour satisfaire chaque communauté, mais bien de proposer un ensemble cohérent à tous...

"Le fait pour un agent public de manifester ses convictions religieuses dans l’exercice de ses fonctions constitue un manquement à ses obligations."

Entièrement d'accord ! Je ne claironnerai pas ma pratique ou non de telle religion, et je ne souhaite pas voir un collègue faire œuvre de prosélytisme entre deux transactions de prêt ou deux commandes de livres auprès de notre libraire...

"Il appartient aux responsables des services publics de faire respecter l’application du principe de laïcité dans l’enceinte de ces services."

... Et à l'agent de leurs signaler d'éventuels manquements.

"La liberté de conscience est garantie aux agents publics. Ils bénéficient d’autorisations d’absence pour participer à une fête religieuse dès lors qu’elles sont compatibles avec les nécessités du fonctionnement normal du service."


La charte décline ensuite ces obligations pour les usagers cette fois, parmi lesquelles ;

"Tous les usagers sont égaux devant le service public. Les usagers des services publics ont le droit d’exprimer leurs convictions religieuses dans les limites du respect de la neutralité du service public, de son bon fonctionnement et des impératifs d’ordre public, de sécurité, de santé et d’hygiène."

Que dire du foulard portée par des usagers en bibliothèque ? Rien à mon avis...
Lieu public, symbole de démocratie, de diversité, de liberté, la bibliothèque n'a rien à opposer au "libre" choix de porter un foulard ou non, d'arriver en habit de scout, ou de porter la kipa... On en pense ce que l'on veut, bien sûr ; j'ai un avis très tranché sur la question des signes ostentatoires, mais dans mes fonctions de bibliothécaire, mon avis reste au placard ; je sers mes usagers, je leur rends le service qu'ils sont venus chercher, et ça s'arrête là.

Là où ça peut se compliquer, c'est si un usager de conviction X vient me reprocher le fait que tel livre proposé dans la bibliothèque offense ses croyances. Là, je serai d'avis de lui conseiller dans ce cas de ne pas lire l'ouvrage... et si ça ne suffit pas, d'écrire une lettre au conservateur ! (lire sur ce sujet, et plus généralement celui de la censure en bibliothèque, cet article).

"Les usagers des services publics doivent s’abstenir de toute forme de prosélytisme."
Et comment !

En guise de conclusion, un mot sur une pratique d'Europe du Nord (RU, Pays Bas) qui sollicite les communautés, notamment religieuses, au moment des acquisitions. Cette pratique découle selon moi de la conception communautariste de ces pays, et va à l'encontre des principes de cette charte, et plus généralement du code de déontologie de l'ABF ou de la charte du CSB. Je suis prêt à solliciter un universitaire réputé sur les religions, pas le religieux lui même. La collection de la bibliothèque à le devoir de proposer des documents sur les religions, elle n'a pas celui d'accueillir la religion.

Pour compléter la réflexion, je conseille vivement cet article d'une rare intelligence sur ce sujet tiré de la revue Hommes & migrations.

Qui va manger la télé ?

Article de "O.M.", publié dans le ...Télérama du 3/10/2007

L'article rapporte le résultat d'une enquête selon laquelle de plus en plus de français seraient plus disposés à se passer de la télévision et de la radio que de leur accès à Internet, en particulier chez les plus jeunes. Internet est une source d'information, de divertissement, de communication. L'auteur explique ce phénomène par l'expansion d'une part des connexions à haut débit (14 millions d'abonnements), et d'autre part sur la possibilité qu'offre ce nouveau média de choisir ces "programmes" ; "prendre la main sur les images qu'il regarde". Les résultats de l'enquête sont encore confortés par la baisse, toutefois réduite, de la durée moyenne d'écoute de la télévision, en particulier chez les plus jeunes, observée par Médiamétrie.

L'internet de l'armée américaine comme outil de communication a depuis longtemps dépassé ces premiers objectifs ; on peut y regarder des vidéos, y écouter de la musique, y lire la presse, jouer en ligne, interagir, communiquer, s'exprimer. C'est sans doute le média le plus complet de ce point de vue ; l'évolution web 2.0 le confirme.

L'intérêt grandissant de la population pour d'autres sources d'information est important ; on l'a observé pendant les dernières campagnes électorales, notamment pour le référendum sur le traité constitutionnel européen, où le débat s'est déplacé des médias traditionnels à Internet.
En bibliothèque, outre l'outil de travail aux applications multiples qu'il représente pour les bibliothècaires, Internet permet d'introduire au sein de la bibliothèque, mais aussi à distance, de nouveaux usages. Il rend la mission de médiation du bibliothécaire encore plus d'actualité.

Peur sur le livre


Premier article étudié ce matin, "Peur sur le livre" par Gilles Heuré, dans le Télérama du 18 juin 2008.

L'auteur y parle de l'amendement proposé par deux députés de la majorité actuelle visant à réduire la durée pendant laquelle un livre ne peut faire l'objet d'un rabais supérieur à 5%. Les députés s'appuyaient sur le nombre important d'invendus. L'auteur se fait l'écho de la vive polémique suscitée par cet amendement, les réactions unanimes des syndicats de libraires, auteurs et éditeurs, et de la réaction de la Ministre de la Culture elle même, qui évoquait les risques "d'asphyxie de la filière du livre" que cet amendement présentait. Il souligne les effets qu'auraient un telle dérégulation sur les libraires indépendants, rappelant le sort des disquaires qui n'ont pas bénéficié d'une telle loi. Il rappelle que la vente d'un livre "s'inscrit dans la durée", que 80% des livres achetés sont publiés depuis plus d'un an.

J'enchaîne sur mon expérience d'acheteur de livres, précisant que je ne cherche pas le meilleur prix, sachant qu'il varie peu d'un point de vente à l'autre, mais que je suis plutôt à la recherche d'une "diversité", d'un conseil parfois, d'une suggestion ; c'est le cas quand je cherche à offrir un livre, ou que je veux découvrir un nouvel auteur...

J'avais suivi à l'époque la polémique suscitée par cet amendement, et je me souviens de témoignages de libraires sur des blogs ou des forums qui soulignaient l'importance de ce prix unique pour leur survie, et la plus value que leur réseau représentait pour les acheteurs ; conseil, suggestion, sélection, ... La librairie de ma ville s'appelle "les passeurs de texte"... Tout un programme.

Je conclus en soulignant que le livre n'est effectivement pas un produit comme les autres ; sa distribution régulée ne répond pas à de seuls enjeux économiques, elle tient compte d'enjeux culturels beaucoup plus large, touchant à la création, à la diversité culturelle. Le livre tiré à 100 000 exemplaires n'est pas moins cher que celui tiré à 1000. Le livre n'est pas qu'un simple produit de consommation ; il véhicule des valeurs qui dépassent ce point de vue réducteur.

Le poste idéal

Ça y est, la convocation est arrivée par la poste avant-hier ; je passerai mon oral le 22/10.
Ce matin, j'essaie de verbaliser, de structurer un peu mes projections dans mon futur métier. Quel serait le poste idéal selon moi ? J'ai bien dit idéal, j'ai conscience que la réalité pourra être, sera très certainement différente... Mais bon, rêvons un peu...

J'imagine un poste avec d'abord un "tronc commun", partagé par tous les ATQ de mon établissement ; travail sur les acquisitions, le traitement documentaire (en espérant que le téléchargement de notices soit de mise...), les transactions de prêt, etc...

Ensuite, je voudrais pouvoir exploiter mes compétences de formateur : animer des ateliers en bureautique, des ateliers thématiques sur Internet (création de pages web par exemple), animer des visites d'expositions ou les visites de l'établissement.

Je souhaiterais aussi utiliser les 11 années que je viens de passer à travailler dans la formation et l'insertion professionnelle pour développer un fonds sur les métiers, la recherche d'emploi, la formation (et l'auto formation). Développer des partenariats dans ce sens, en particulier avec des missions locales ou PAIO, des centres de formation professionnelle, les organismes chargés des formations au savoir de base (RSB, AFP), avec le CNED pourquoi pas...
La notion de kiosque, développée dans le rapport Livre 2010 ou dans le programme des Ruches avant cela, ou à l'image de la BPI la mise en place, toute proportion gardée, de la collection "information générale et vie pratique".

Je voudrais aussi pouvoir utiliser mes compétences "NTIC" par l'animation d'un blog, le développement d'une sitothèque de référence (axée par exemple sur les sites régionaux ou locaux à mettre en valeur), la mise en place d'une approche "web 2.0" en particulier sur les contributions d'opinions des usagers sur les documents qu'ils ont empruntés...

Je me verrais bien aussi travailler sur l'accueil, l'"accompagnement" des usagers ; concevoir le guide du lecteur, définir un contenu d'entretien court d'inscription pour repérer très vite l'usager qui aura le plus besoin d'une médiation "renforcée", d'un accompagnement spécifique...

Je rêve de me voir confier les rênes d'un projet européen, sur les échanges culturels inter communautaires ; mettre en place un site d'échanges en partenariat avec une bibliothèque d'Irlande et une autre en Galicie ou ailleurs, travailler par ce biais l'apprentissage des langues, mais surtout le partage culturel, accueillir des expositions des bibliothèques partenaires, échanger avec les bibliothécaires, avec les usagers de ces pays, etc...

Le contexte pour tout cela ? Une ville moyenne, disons entre 20000 et 40000 habitants, avec une politique volontariste en matière culturelle, une médiathèque adaptée ou mieux encore, adaptable, un endroit où des choses restent à construire, à imaginer...

19 septembre 2008

Marianne et les bibliothèques publiques


Sujet d'actualité s'il en est pour les bibliothèques, l'accueil des usagers dans un service public fait l'objet depuis plusieurs années de nombreuses réflexions et études ; c'est l'une d'elle qui a abouti en 2005 à la mise en place du référentiel et de la charte Marianne (http://www.modernisation.gouv.fr/piliers/ameliorer/le-label-marianne/index.html), déclinaison "pratique" de l'engagement de l'Etat pour améliorer l'accueil dans les services publics.

Cette charte, adoptée par la BPI (http://www.bpi.fr/uploadfile/chartemarianne.pdf) ou encore la Cité des Sciences et de l'Industrie, fixe cinq priorités aux établissements qui l'adoptent :
  • Un accès facilité à nos services,
  • Un accueil attentif et courtois,
  • Une réponse compréhensible à vos demandes dans un délai annoncé,
  • Une réponse systématique à vos réclamations,
  • A votre écoute pour progresser.
Ces cinq objectifs généraux sont ensuite décomposés en 19 engagements permettant leur atteinte. Prenons les l'un après l'autre pour illustrer leur application concrète dans l'environnement des bibliothèques.

Un accès facilité à nos services.
Il s'agit ici de l'adaptation des horaires d'ouvertures aux attentes du public, de l'information sur ces horaires, et de l'accueil spécifiques des publics en difficultés.
Le référentiel Marianne préconise la conduite d'enquêtes auprès des usagers sur les horaires d'ouvertures souhaitées par ceux-ci. Dans le contexte du rapport Livre 2010, de la volonté d'élargir les horaires d'ouverture au public de nos bibliothèques, notamment le dimanche, ce point est d'une actualité presque brulante... Ainsi, on peut imaginer qu'une bibliothèque, après avoir consulter ses usagers, prenne en compte les demandes les plus fréquentes observées dans les résultats de l'enquête ; s'il apparaît que l'ouverture en nocturne, ou l'ouverture le dimanche fasse partie de ses demandes, la bibliothèque envisagera cette adaptation. Cette démarche d'enquête signifie également que la fréquentation dans ces nouvelles plages sera ensuite évaluée, et si celle-ci était trop faible, ses nouvelles plages d'ouverture pourront être remises en question. Le deuxième point concerne l'information des usagers sur les horaires d'ouvertures et modalités d'accès ; par le biais du site Internet, de l'affichage à l'entrée, de la large diffusion d'une plaquette sur la bibliothèque, et d'un message téléphonique d'attente par exemple. Les publics en difficultés (pour la BPI, il s'agit des séniors, des femmes enceintes, les personnes handicapées) doivent faire l'objet d'un accueil facilité ; entrée spécifique adaptée, prise en charge dés l'entrée, signalisation, équipements adaptés (déficients visuels, rampe d'accès, ascenseurs,...). Certains services publics (Préfecture de Grenoble par exemple) disposent ainsi d'un guichet spécifique vers lequel un agent d'accueil (nommé "facilitateur") orientera systématiquement les parents avec poussette, personnes handicapées, femmes enceintes, pour traiter immédiatement la demande de ces usagers. En bibliothèque, l'objectif est simple ; il s'agit là aussi de faciliter l'accès à notre bâtiment et à nos ressources ; postes informatiques adaptés, équipements spécifiques comme les "loges" pour déficients visuels à la BPI, etc.

Un accueil attentif et courtois.
Voilà une notion beaucoup plus subjective que la précédente. Mon vécu ces derniers mois, ou j'ai du passer la porte d'une bonne vingtaine de médiathèques différentes, est très inégal. D'un franc et souriant "bonjour" au regard presque fuyant d'un agent, la palette est infinie... D'où la nécessité de réfléchir et de construire une vraie posture d'accueil, qui se doit pour être efficace d'être systématique. Le service public de l'emploi dans lequel je travaille a mener il y a plus de dix ans une réflexion à ce sujet, qui a aboutit à la création d'un poste spécifique d'information et d'animation de la zone d'accueil. L'agent dispose d'un meuble de type "borne d'accueil", avec un ordinateur, et se place autour (et non derrière) ce meuble pour accueillir le public. L'agent est debout la plupart du temps, avec la possibilité de s'assoir sur un tabouret haut pendant les périodes de faible fréquentation. La première fonction de ce poste spécifique est d'applique l'engagement suivant ; "vous êtes, dés votre entrée dans nos locaux, systématiquement accueilli". L'agent a ainsi la tâche de saluer toute personne entrante, lui notifiant ainsi qu'il l'a vue, et que, s'il est actuellement occupé, il la prendra en charge ensuite, le premier accueil servant à notifier à l'usager la prise en compte de sa présence. Lorsque cela est possible, la mobilité de l'agent dans la zone d'accueil est à favoriser. Loin d'être limité par sa borne d'accueil, l'agent est amené à circuler dans la zone, afin d'intervenir en soutien aux usagers qui attendent, qui consultent de la documentation, qui utilisent un équipement (ordinateur, photocopieur), et bien sûr les usagers qui entrent. La terminologie propre à mon établissement qualifie cet accueil d'actif ; il s'agit d'aller vers l'usager. Si j'essaie de transposer une telle démarche dans une bibliothèque, cela signifie tout d'abord la suppression du guichet. Ce guichet représentant une barrière physique mais aussi symbolique entre l'usager et l'agent, freinant la mobilité de l'agent dans l'espace d'accueil. Cela étant dit, l'usage d'une bibliothèque ne peut se comparer aussi simplement avec celui d'une administration telle qu'une préfecture ou une mairie. Le parcours de l'usager de bibliothèque est beaucoup plus libre, puisqu'il n'a plus besoin de passer systématiquement par un bibliothécaire pour accéder aux collections, ou une bonne partie d'entre elles, grâce au libre accès. Cela ne dispense par pour autant la bibliothèque d'un message systématique de "bienvenue" aux usagers qui entrent dans ses locaux. Cet accueil systématique est par ailleurs garant d'une prise en compte spécifique des usagers dont le parcours au sein de nos collections "ne va pas de soi". L'usager "en difficulté" (handicapé, primo-visiteur, ayant une demande précise, etc...) par cet accueil systématique identifie immédiatement une personne ressource, et peut plus facilement et spontanément, en répondant à l'invite de l'agent (qui a fait le premier pas en le saluant), le solliciter. L'accueil devient ici le point de "démarrage" de la médiation, celui-ci étant de la responsabilité de l'agent, et non de l'usager. C'est à mes yeux un minimum dans un service public... J'ai en outre déjà développé dans ce blog l'avantage indéniable qu'un tel accueil pouvait représenter dans la gestion des comportements inadaptés de certains usagers.

Une réponse compréhensible à vos demandes dans un délai annoncé.
Ce point concerne peut-être plus logiquement la demande "à distance" ; courrier, e-mail, mais peut aussi concerner les guichets d'information au sein de la bibliothèque ; informer un usager du temps moyen que va prendre sa demande d'un ouvrage conservé en magasin paraît aller de soi, encore faut-il que cette information soit effectivement systématique...
En ce qui concerne le traitement de courriers ou courriels, un engagement de délai de réponse à une demande de recherche bibliographique à distance par exemple peut être annoncée (sur le site Internet ou verbalement à un guichet). La BPI propose ainsi sur son service RADIS (Réponse A DIStance) un délai de deux jours pour répondre aux courriels des usagers.
Le référentiel Marianne précise également l'importance de la "lisibilité et la clarté" de la réponse. Point qui nous renvoie, en bibliothèque, aux niveaux de réponses (expert / amateur).
Cet objectif - ou le suivant - peut également servir à déterminer le traitement par la bibliothèque des suggestions d'acquisitions émanant de nos usagers. Si l'usager s'identifie sur cette suggestion, la bibliothèque peut alors l'informer, dans un délai fixé, de la prise en compte ou non de sa demande.

Une réponse systématique à vos réclamations,
Si des services publics administratifs peuvent effectivement faire l'objet de fréquentes réclamations, j'espère que ce n'est pas le cas dans nos bibliothèques... Toutefois, la BPI a pour décliner cet engagement, désigné un médiateur, qui s'engage à répondre à toute réclamation émise par un usager. Cette pratique paraît plutôt adaptée et semble facilement applicable dans tout type de bibliothèque, l'appel à un tiers (personnel de la mairie dont dépend la bibliothèque par exemple), pouvant garantir l'impartialité de la médiation.

A votre écoute pour progresser.
Ce dernier objectif est bien sûr là pour assurer une évaluation et, le cas échéant, une évolution des quatre points précédants. Il s'agit ici d'intégrer les suggestions, plus que les réclamations, des usagers dans la manière dont le service proposé est rendu. La mise en place d'une boîte à idée, à différencier clairement des suggestion d'acquisition, peut permettre à des usagers de s'exprimer et de suggérer telle ou telle organisation. Pour la BPI, ce sont les évaluations des services et les enquêtes auprès des usagers qui servent à atteindre l'objectif fixé, avec la garantie d'informer les usagers des résultats de ces enquêtes dans le Bulletin de la BPI. Dans une bibliothèque plus modeste, cette information peut être diffusée sur le site Internet, affichée dans les locaux, ou publiée dans la lettre d'actualité, voir dans le journal de la mairie s'il en existe un.

J'ai vraiment le sentiment que cette charte Marianne a toute sa place en bibliothèque, et que, à défaut, les réflexions qu'elle soulève sont véritablement d'actualité dans des bibliothèques aux missions démultipliées ces dernières années, en particulier celle de l'élargissement des publics et de l'accès du plus grand nombre à nos ressources. Plus simplement, l'augmentation de la fréquentation, et la diversification des usages rend un accueil pensé et construit indispensable.

Lien sur le concours

Ci-dessous un lien vers le forum de la mobilité territoriale et la page consacrée à l'oral d'ATQCPB. A consulter d'urgence !
http://www.concours.mobilite-territoriale.net/forum/viewtopic.php?f=23&t=41758

Edvige

Aujourd'hui, parmi les textes que j'ai commentés, cet article de Télérama (encore !) sur non pas le fichier Edvige mais la mobilisation qu'il a suscité sur le Net : http://www.telerama.fr/idees/la-lecon-d-edvige,33457.php
Reprenant ma méthode habituelle, je note d'abord les grands thèmes abordés par l'article ; Internet, mobilisation populaire, débat de société, liberté individuelle, sécurité publique, Informatique et liberté...

Le propos de l'auteur porte sur l'innovation que la mobilisation sur Internet, partie d'une initiative individuelle d'un syndicaliste "lambda", a représenté dans le débat public qui a suivi sur le fichier Edvige. Dans ma présentation de l'article, je reprends une description aussi neutre que possible (pas évident du tout quand on a signé la dite pétition...) de ce qu'est le fichier Edvige, puis je décris la genèse de cette mobilisation et ses conséquences.
J'élargis ensuite sur le rôle d'Internet dans le débat public aujourd'hui, en parlant notamment de la place importante qu'a occupée Internet dans la campagne présidentielle par exemple. Je fais référence au dépot légal systématique de la BnF pour les sites de campagnes électorales. J'insiste sur le déplacement du débat, jusque là cantonné aux média ou au monde politique, désormais à l'initiative de la population sur Internet. J'évoque le risque que cela peut représenter ; quid d'une telle mobilisation contre l'abolition de la peine de mort en 1981 ?...
Je conclus en tentant de re-situer le propos de l'article dans le contexte des bibliothèques ; quel usage d'Internet dans les bibliothèques : information ou / et débat, est-il seulement possible de distinguer les deux usages ? Quel rôle la bibliothèque a-t-elle dans le débat de société ; une neutralité de service public bien sûr, mais aussi une information, pour aider le citoyen à participer au débat ; dans ses collections (importance de la représentation de la diversité des opinions), mais pourquoi pas aussi dans l'organisation de ces débats (exemple des biobliothèques néerlandaises qui accueillent des débats politiques pendant les campagnes électorales).
Durée de l'enregistrement ; 5mn46.

15 septembre 2008

Espaces et usagers

Editorial du BBF 2008 N°04
Le théâtre du savoir, Yves Alix

En partant d'une définition très traditionnelle de la bibliothèque, "des collections documentaires conservées dans des espaces", Yves Alix introduit la notion de visibilité de ces collections, qui se décline à travers non seulement les différents types de bibliothèques, mais aussi les modes d'accès, de communication aux documents. Dans la mission ainsi définie de "rendre visible", l'espace joue un rôle déterminant et à l'heure de l'augmentation de la fréquentation des bibliothèques publiques, et de leur place dans la ville, il questionne cette organisation de l'espace au regard non plus de la seule fin de conservation, mais de celle de la communication et de l'accès au plus grand nombre.
Il compare ainsi l'agencement des espaces à une représentation théâtrale où les collections sont mises en scène par les bibliothécaires pour un public d'usagers. Il écarte l'hypothèse d'une dématérialisation de la bibliothèque avec le développement des bibliothèques numériques, pour affirmer qu'aujourd'hui, un travail reste à faire sur l'organisation des espaces et l'agencement des collections pour en faciliter l'accès. Il suggère que la bibliothèque s'inspire d'autres lieux culturels comme la librairie, les archives, les musées, les centres de documentation, pour utiliser certaines des méthodes appliquées dans ces lieux à la diffusion, la communication des œuvres ou documents.
Il conclut en réaffirmant le rôle du bibliothécaire dans ce travail, celui d'un "passeur".

Il est indéniable que les dernières décennies ont vu les missions des bibliothèques changer de perspective, pour, sans bien sûr abandonner le point de vue des collections, orienter ses missions autour d'un objectif majeur : l'accès au public. De guichets incontournables pour accéder à un document, on est passé aux larges espaces d'accès libre et direct dans les bibliothèques publiques. Dans les nouvelles médiathèques, l'architecture s'est mis au service de la communication, la circulation dans les collections, la consultation des documents, la valorisation des œuvres. Aux tables et chaises d'études, on a ajouté fauteuils et tables basses, espaces d'écoutes, de lecture de la presse, de visionnage de vidéos... En facilitant l'accès et la consultation, ce sont bien les collections que l'on a mises en valeur ; on a ainsi permis cette interaction dont parle Yves Alix entre les usagers et les documents ; on ne peut imaginer une collection musicale sans postes d'écoute, une salle d'usuels sans les tables d'étude à proximité immédiate. On trouve de plus en plus de postes de visionnage pour accompagner les collections grandissantes de DVD dans nos médiathèques.
Les exemples extérieurs, observés chez nos partenaires ont déjà été intégrés dans de nombreuses bibliothèques publiques ; les tables de livres des libraires se retrouvent dans nos rayons pour mettre par exemple en valeur les dernières acquisitions. Les campagnes de numérisation des documents les plus anciens, livres, mais aussi des fonds jusque là exclus d'une communication systématique du fait de leur forme tels que les photos anciennes, les estampes, les cartes postales anciennes sont accessibles sur des ordinateurs, à distance ou dans les locaux mêmes de la bibliothèques. Les expositions liées au patrimoine écrit se multiplient, s'inspirant ainsi d'un domaine jusque là réservé aux musées. Les animations, parmi lesquelles la lecture de contes pour les plus jeunes publics, ou encore l'organisation de concerts, empruntent leur démarche au théâtre et à la salle de spectaple.
Dans cette volonté affichée d'exploiter et organiser les espaces au service de la communication du savoir et de la culture, le métier de bibliothécaire s'est enrichi de multiples facettes, empruntées à d'autres métiers venus de ses partenaires culturels. Sa difficulté réside aujourd'hui dans l'espace qui lui est confié ; toutes les bibliothèques publiques ne sont pas des bâtiments flambant neufs et architecturalement "ambitieux", pensés et construits avec l'usage des collections comme point de vue essentiel.

Un peu de méthode...

Premiers enregistrements de mes commentaires de texte aujourd'hui. C'est vraiment un exercice difficile ! de s'entendre d'abord... Je ne vois pas comment supprimer les "euh" interminables qui ponctuent chacune de mes phrases... J'arrive facilement à tenir les 5 minutes de présentation mentionnées dans la note de cadrage. Je me rends compte aussi que si je vais devoir garder des notes à proximité, pour éviter le blanc total..., j'ai intérêt dans ma présentation à ne surtout pas les regarder au départ, la tentation de les lire est trop grande.

J'ai commenté deux articles de Télérama. Le premier intitulé "l'élue, l'architecte et la médiathèque", fait référence à une polémique suite aux dernières élections municipales à Rouen autour de la démolition annoncée d'une médiathèque encore en travaux, projet soutenu par l'ancienne municipalité. Difficile ici d'éviter une politisation du propos, l'auteur de l'article ne se gênant pas pour le faire. Après ma présentation "factuelle" du texte, je parle de la multiplication de ce genre de projets très ambitieux dans de nombreuses villes, et du dépassement de simples enjeux culturels dans la construction d'une médiathèque ; enjeux politiques (vitrine de la politique culturelle de la municipalité en place), enjeux urbains (valorisation d'un quartier excentré ou défavorisé), enjeux sociaux (accès de tous à de tels équipements, notamment des populations des quartiers)...

Deuxième article, intitulé "un musée archi attendu", sur l'ouverture de la Cité de l'architecture et du patrimoine au Palais de Chaillot. Après avoir résumé le texte, j'évoque le nouvel engouement des français pour leur patrimoine, et je fais un parallèle entre la volonté de sauvegarde de Viollet Le Duc et de Jules Ferry à l'initiative de ces moulages grandeurs natures des monuments du patrimoine médiéval et les missions de conservation et de communication du patrimoine écrit qui sont confiées aux médiathèques. Je mentionne ainsi les exceptions que la loi DADVSI prévoit pour les bibliothèques.

Difficile de savoir si c'est ce qui est attendu... C'est là que je regrette de ne pas avoir envoyé mes derniers devoirs au CNED...

13 septembre 2008

Départements

Ils sont 96 en métropole, et 4 outre mer.
La création des départements remonte à la révolution, et c'est une décentralisation totale qui remplace l'organisation de l'ancien régime, puisque les conseils généraux créés alors se voient attribués des pouvoirs illimités. Cette révolution dans la révolution est rapidement mise à mal par Bonaparte, qui revient sur la décentralisation au profit d'une organisation déconcentrée, avec la création des Préfets notamment. Il faut attendre 1848 pour que les conseillers généraux soient élus au suffrage universel, le président du Conseil Général étant lui nommé par le Président de la République, puis l'empereur sous Napoléon III.

La constitution de 1958 introduit pour le département la notion de collectivité territoriale à part entière. Les lois Deferre de 1982 traduisent ce grand principe en réalité. Cette loi pose le principe de la libre administration des collectivités territoriales et de leur autonomie dans leurs domaines de compétence. La loi de 1983 établit les transferts de compétence entre l'Etat et les collectivités territoriales. Elle est complétée par la loi de 2003 qui organise des transferts supplémentaires aux départements ; versement du RMI, réseau des routes nationales...

Les conseillers généraux sont élus au suffrage universel direct pour un mandat de 6 ans lors des élections cantonales. Ces élections sont organisées tous les trois ans à l'occasion des élections régionales et municipales, ce qui renouvelle la moitié du conseil général tous les trois ans.
Le président du Conseil Général est élu par les conseillers généraux, pour un mandat de trois ans. Les mandats électifs sont renouvelables sans limitation.

Les compétences spécifiques des Départements : l'action sanitaire et sociale (dont le RMI depuis 2003), l'équipement, l'environnement, le développement économique, les actions culturelles parmi lesquelles les archives, l'enseignement musical et la gestion des BDP depuis 1986.
Par ailleurs, selon les départements, ceux-ci participent à des compétences élargies, en soutien aux Communes ou aux Régions.

Réforme 2007 de la FPT

Après la lecture du diaporama disponible sur le site du CNFPT, voici ce que j'ai retenu des grandes lignes de cette réforme ;


Tout d'abord, cette réforme introduit la notion de "formation tout au long de la vie" dans la gestion des carrières des agents de la FPT ; le DIF Droit Individuel à la Formation est ainsi acquis pour les agents (à raison de 20h par an), la VAE Validation des Acquis de l'Expérience, est également introduite dans le parcours de formation des agents, la professionnalisation repose sur une alternance centre de formation / employeur, avec l'introduction du rôle de tuteur, enfin un livret individuel de formation par agent est mis en place, dans le but de le rendre pleinement acteur de son parcours de formation tout au long de sa carrière au sein de la FPT.
En terme de recrutement et de gestion des concours, la réforme "décentralise" en quelques sortes les concours de catégorie C et B et certains concours de la catégorie A ; ce sont les centres de gestion, à un niveau interrégionnal, régional ou départemental, qui ont l'initiative de l'organisation de ces concours ; un département qui aurait besoin de recruter sur son territoire cinq ATQCPB peut ainsi, sans attendre un concours national, organiser son propre concours.
La réforme introduit enfin l'intercommunalité dans la FPT ; un EPCI est désormais un employeur possible pour un agent de la FPT, au même titre qu'une commune, un département ou une région.

12 septembre 2008

Parcours et motivations...

Premières tentatives aujourd'hui pour exprimer mon parcours et mes motivations pour le métier de bibliothécaire ; je me suis enregistré ce matin ; le premier jet dure 9 minutes ! en retravaillant ma présentation, je suis arrivé à un monologue de 2 minutes 30, à la limite de l'inaudible... Finalement, au 6ème essai, j'arrive en 3 minutes à dire ce qui suit :

Le premier emploi que j'ai occupé, juste après mon baccalauréat, était celui d'employé de bibliothèque, au sein d'un IUT. C'est à cette occasion que j'ai découvert ce métier, et que j'ai décidé de suivre le DUT information communication option documentation.

Après l'obtention de mon diplôme, j'ai travaillé comme documentaliste, chargé de la mise en place d'un nouveau logiciel de gestion du fonds et des prêts. Je suis parti ensuite en Angleterre, à l'Université de Manchester, ou j'étais chargé du développement d'une application d'enseignement du Français assisté par ordinateur, et de l'animation de cours. J'ai travaillé ensuite dans une société de services informatiques à Londres, ou j'ai développé une base de données d'analyse de résultats de sondages commerciaux, puis je suis parti en Gambie, en Afrique de l'Ouest, où j'étais formateur pour adultes en bureautique.

A mon retour en France, j'ai décidé de suivre une formation de formateur à l'AFPA pour capitaliser mes expériences passées, et après obtention de mon diplôme j'ai travaillé dans un centre L'ADAPT, où j'ai formé un public de travailleurs handicapés à la bureautique et aux techniques de recherche d'emploi.

En août 99, j'ai intégré le poste que j'occupe actuellement, où je suis chargé d'accueillir et de conseiller le public demandeur d'emploi et les entreprises qui recrutent. J'occupe aussi les fonctions de formateur ; de mes collègues, nouveaux recrutés ou agents en place, sur les thématiques de l'accueil du public et de l'accompagnement de demandeurs d'emploi, mais aussi des demandeurs d'emploi, par l'animation d'ateliers de recherche d'emploi.

Si je dois établir un lien entre ce parcours et mon projet professionnel actuel, je parlerais d'abord du service au public ; qu'il soit client, qu'il soit stagiaire en reconversion, qu'il soit chef d'entreprise ou demandeur d'emploi (cadre ou ouvrier), mes expériences professionnelles m'ont permis d'être au contact d'une grande diversité de public, et je n'envisage pas aujourd'hui la poursuite de ma carrière professionnelle sans ce contact.

Autre constante dans mon parcours ; l'informatique et les nouvelles technologies, que j'ai utilisés quotidiennement dans chacune de mes expériences. Je suis un internaute convaincu, et ai réalisé plusieurs sites personnels et un blog, dans le cadre de la préparation de ce concours. Internet est pour moi un outil de travail et un passe temps.

Le terme de médiation me paraît bien illustrer mon parcours ; médiation entre des clients et l'applicatif informatique dont ils ont besoin, entre les apprenants et les savoirs faire à acquérir, entre les demandeur d'emploi et le marché du travail, entre les usagers et le fonds documentaire et les équipements à disposition dans une médiathèque...

11 septembre 2008

Acquisitions & sélection


Je veux parler ici de la diversité de la création littéraire, et de la nécessité pour la médiathèque de la représenter dans ces rayons...

N'étant pas particulièrement versé dans les confessions intimes de Catherine M., les romans d'Amélie N. ou de Guillaume M., je me demande bien comment je vais pouvoir exercer l'une de mes fonctions pourtant ô combien essentielle ; le choix des romans à commander, et ceux à laisser de côté. Et ce choix ne doit pas être facile, avec plus d'un demi million de titres disponibles en France en 2007 !!!

Au risque de paraître un peu démagogue, je veux croire que la prise en compte des suggestions des usagers fait bel et bien partie de mon travail de sélection. N'ayant jamais été confronté à la lecture d'un cahier de suggestions, mais étant réaliste quant aux limites d'une telle démarche, j'ai envie de croire qu'un titre revenant plusieurs fois, qu'un auteur peu connu feront partie des éléments qui éclaireront mes choix.
Je me remémore les lois divines concernant les acquisitions (cf la politique d'acquisitions en 12 points de l'ABF) ; ne pas céder à la pression commerciale, mettre en commun les réflexions, tenir compte de son public, penser réseau...
Effectivement, la bibliothèque ne doit pas être une pâle copie d'une grande surface culturelle (tout ce qui se vend s'y trouve) ou d'une librairie trop intimiste (mon choix est-il celui de mon public ?) mais bien un service public de la culture (répondant aux demandes de ce public - sans servitude extrême - et à des ambitions culturelles).
L'équilibre à trouver me paraît vraiment fragile...

Je me rassure en me disant que normalement, je ne devrais pas être vraiment seul à faire ce choix... Que je pourrais m'appuyer sur une politique documentaire bien construite (?). Qu'autour de ma bibliothèque s'en trouveront d'autres, qui compenseront mes manques...
Je viens aussi de recenser quelques sites Internet dignes d'intérêt pour couvrir l'actualité littéraire, qu'elle soit commerciale ou plus confidentielle ;

Plusieurs éditeurs se regroupent ici pour mettre en avant les premières œuvres de leurs catalogues ; critique, informations biographiques complémentaires, résumés... tout est là pour découvrir de nouveaux talents.
http://www.premiersromans.com/

Quelques sites commerciaux aussi bien sûr, qui ont le mérite de recenser les grands succès, les livres dont on parle, dans un certain sens les incontournables...
http://www.fnac.com/
http://www.lefigaro.fr/livres/

La presse littéraire bien sûr, avec en édition papier ou en ligne :
http://www.magazine-litteraire.com/
http://www.lire.fr/
Et l'incontournable et très professionnel :
http://www.livreshebdo.fr/

Quelques blogs parmi une liste inépuisable...
http://www.bpi.fr/blog/?cat=5
http://passouline.blog.lemonde.fr/

Le portail de la culture Evene, avec, entre deux bandeaux publicitaires (!), une mine d'infos et d'actus :
http://www.evene.fr/

Les librairies en ligne, celle où je me fournis ou d'autres, qui font part de leurs choix et coups de coeur, ici l'exemple des librairies Decitre :
http://www.decitre.fr/

Pour finir, ce lien vers un débat enregistré au Salon du Livre 2008 sur la production exponentielle de l'édition en France, débat que l'on peut écouter sur la Web radio du livre de Radio France : http://www.radiofrance.fr/thematiques/livre/dossier/dossier.php?rid=350000106&aid=360000468&formtype=dossier

10 septembre 2008

Acquisitions & politique


Voici quelques jours que le résultat de recherches aléatoires sur l'OPAC de ma médiathèque sème le trouble dans mon esprit (qui n'a vraiment pas besoin de ça en ce moment !...).
Je trouve dans le catalogue 17 livres de et sur Sarkozy, 9 de et sur Ségo, 7 de et sur Bayrou, 4 sur Le Pen (tous critiques), 1 enregistrement audio (?) de Dominique Voynet, rien sur Besancenot...
Que des livres sur la politique fasse partie des rayons, oui, très bien, je m'en félicite, nous sommes aussi là pour servir la citoyenneté et informer sur les courants politiques du pays. Rien à redire la-dessus.
Mais comment justifier de choisir le livre de Raphaëlle Bacquet sur la rupture Royal-Hollande, ou le "Cécilia la face cachée..." qui reprend tous les ragots sur le couple Nicolas-Cecilia, de ne trouver que des livres d'analyse et de critique du phénomène Le Pen (alors que certains des livres qu'il a signé sont en vente, donc légaux j'imagine...). Je répond quoi, moi, à l'élu FN de ma collectivité quand il me demande pourquoi je ne propose pas un seul livre de son mentor ?...
Je pensais, naïvement sans doute, que je ne devais pas céder au phénomène de mode de l'édition "peopolitique", je pensais que plutôt que d'acheter le programme de tel ou tel candidat, je devais proposer à mes usagers des ouvrages d'analyse, de critique des différents partis et de leurs responsables. Que ma médiathèque achète le livre de la Ministre Ségolène Royale sur le droit des enfants est logique et évident, qu'elle achète la confession intime et politique de l'ex candidate ("ma plus belle histoire, c'est vous") m'étonne...

Là encore, je suis partagé entre d'une part, la nécessité de servir mon public, qui sera sans doute, pour partie, très heureux de trouver ces ouvrages et d'autre part, mon "devoir" d'objectivité et de respect de la diversité des opinions (même, JMLP, de celles que je ne partage pas, mais alors pas du tout...).

Que dire à l'oral si l'on m'interroge là dessus ?... Je crois que je resterai sur ma ligne ; préférer l'analyse du discours au discours lui même, éviter le people (à quand Voici et Gala dans la très digne salle d'actualité ?), et garantir la représentation de tous les courants d'opinion...
Pas simple tout ça quand on n'est pas "dedans" !

5 septembre 2008

Question posée en 2006 ; la signalétique extérieure

Signalisation de la médiathèque dans la ville et les moyens de la faire connaître

Je place la signalisation de la médiathèque au même niveau que celle de l'hôtel de ville, de l'hôpital, du musée. Cela inclut notamment une signalisation urbaine, aux carrefours stratégiques de la commune par exemple. Selon la configuration de la ville, et la situation de la médiathèque dans celle-ci, des signalements innovants peuvent être mis en place : marquage au sol dans le périmètre proche de la médiathèque (exemple de la Comédie à Reims, où les noms de quelques grands auteurs de théâtre peints sur les trottoirs guident les piétons vers l'entrée), affichage créatif et directionnel à des points stratégiques. Autre signalisation, plus induite celle-là, la visibilité architecturale de la médiathèque ; les nouvelles constructions sont facilement repérables, des choix ambitieux ayant été opérés ces dernières années ; Médiathèque de Troyes, de Limoges, bâtiment des Champs Libres à Rennes, ou exemple plus significatif encore, la BPI à Paris. Pour des bâtiments plus anciens ou plus anodins, un habillage de la façade peut-être envisagé à l'occasion d'une exposition ou d'animations particulières.

Cette communication visuelle peut (ou doit) s'accompagner d'une communication écrite par la distribution de brochures présentant la médiathèque et ses actualités ; ses brochures peuvent être diffusées dans des lieux repérés d'information ; office de tourisme, mairie, maisons de quartier, universités... La diffusion peut également être élargie à des lieux moins évidents ; en déposant par exemple régulièrement des brochures dans les ANPE, les CAF, la chambre de commerce, les maisons de retraite, les cinémas et théâtres, les musées, les lieux d'exposition, les écoles, collèges et lycées... Des campagnes d'affichage évènementiel peuvent être organisées également pour informer sur une exposition ou une animation particulière auprès des commerçants par exemple. La communication de la médiathèque doit s'appuyer sur ses partenaires ; les associations de lutte contre l'illettrisme, les points accueil des migrants, les écoles, les centres de documentations privés ou publics du territoire...

4 septembre 2008

La rentrée...

Plus de 3 mois depuis le dernier message... Les écrits sont passés, j'en suis revenu dépité, mécontent de ma production. Et pourtant, voilà que mon nom fait partie de 29 retenus pour passer l'oral. Ah, les mystères du concours...

La dissertation, dont le sujet avait de quoi inspirer, et correspondait assez aux réflexions que j'ai pu mener au fil de ma préparation, m'a totalement décontenancé ; j'ai paniqué. La formulation peut-être : "Les bibliothécaires accusent les usagers d'être des consommateurs, mais que leur proposent ils qui leur permettraient d'être des acteurs ?". Je l'ai trouvée négative, il fallait partir d'un constat d'opposition voir de conflit entre usagers et professionnels. Pourtant je suis d'accord, il en va de la responsabilité du bibliothécaire de donner les moyens à l'usager de devenir actif et non passif dans son acquisition de culture, de savoirs, de connaissances. J'ai donc produit un plan bateau sur les nouveaux usages qui font penser à une pratique de consommateur puis, oh surprise, ce qui permet de placer l'usager au centre de son usage de nos ressources ; formation, web 2.0, animations... En sortant, j'ai eu l'impression d'avoir rendu un devoir au mieux moyen au pire médiocre... Le questionnaire lui m'a beaucoup inspiré ; l'étudiante qui a pris mon devoir à la fin de l'épreuve m'a presque félicité d'avoir noirci 10 pages...

Bref, je suis rentré en me disant que c'en était fini pour moi, et ai passé l'été à réfléchir à de nouvelles options professionnelles. J'en étais à regarder les dates du concours de secrétaire de documentation quand les résultats ont été publiés...

L'été n'a pas été perdu pour autant. J'ai dévoré quelques livres qui attendaient la fin de mes révisions pour être libérés de mes étagères ; les 5 romans de Stephen Mccauley notamment, qui ont ensolleillé mon été !

Hier, après les résultats, j'ai ressorti tous mes cours et dossiers, et me voila reparti !
Dés demain, je ré-attaque la publication sur ce blog de mes réflexions, et je me re-plonge dans mes Télérama, Lire, BBF, et autres Que-sais-je sur les institutions et la FPT...

Et surtout, je verbalise ces motivations qui sont toujours aussi fortes pour ce nouveau métier !