26 septembre 2008
Peur sur le livre
Premier article étudié ce matin, "Peur sur le livre" par Gilles Heuré, dans le Télérama du 18 juin 2008.
L'auteur y parle de l'amendement proposé par deux députés de la majorité actuelle visant à réduire la durée pendant laquelle un livre ne peut faire l'objet d'un rabais supérieur à 5%. Les députés s'appuyaient sur le nombre important d'invendus. L'auteur se fait l'écho de la vive polémique suscitée par cet amendement, les réactions unanimes des syndicats de libraires, auteurs et éditeurs, et de la réaction de la Ministre de la Culture elle même, qui évoquait les risques "d'asphyxie de la filière du livre" que cet amendement présentait. Il souligne les effets qu'auraient un telle dérégulation sur les libraires indépendants, rappelant le sort des disquaires qui n'ont pas bénéficié d'une telle loi. Il rappelle que la vente d'un livre "s'inscrit dans la durée", que 80% des livres achetés sont publiés depuis plus d'un an.
J'enchaîne sur mon expérience d'acheteur de livres, précisant que je ne cherche pas le meilleur prix, sachant qu'il varie peu d'un point de vente à l'autre, mais que je suis plutôt à la recherche d'une "diversité", d'un conseil parfois, d'une suggestion ; c'est le cas quand je cherche à offrir un livre, ou que je veux découvrir un nouvel auteur...
J'avais suivi à l'époque la polémique suscitée par cet amendement, et je me souviens de témoignages de libraires sur des blogs ou des forums qui soulignaient l'importance de ce prix unique pour leur survie, et la plus value que leur réseau représentait pour les acheteurs ; conseil, suggestion, sélection, ... La librairie de ma ville s'appelle "les passeurs de texte"... Tout un programme.
Je conclus en soulignant que le livre n'est effectivement pas un produit comme les autres ; sa distribution régulée ne répond pas à de seuls enjeux économiques, elle tient compte d'enjeux culturels beaucoup plus large, touchant à la création, à la diversité culturelle. Le livre tiré à 100 000 exemplaires n'est pas moins cher que celui tiré à 1000. Le livre n'est pas qu'un simple produit de consommation ; il véhicule des valeurs qui dépassent ce point de vue réducteur.
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