10 septembre 2008
Acquisitions & politique
Voici quelques jours que le résultat de recherches aléatoires sur l'OPAC de ma médiathèque sème le trouble dans mon esprit (qui n'a vraiment pas besoin de ça en ce moment !...).
Je trouve dans le catalogue 17 livres de et sur Sarkozy, 9 de et sur Ségo, 7 de et sur Bayrou, 4 sur Le Pen (tous critiques), 1 enregistrement audio (?) de Dominique Voynet, rien sur Besancenot...
Que des livres sur la politique fasse partie des rayons, oui, très bien, je m'en félicite, nous sommes aussi là pour servir la citoyenneté et informer sur les courants politiques du pays. Rien à redire la-dessus.
Mais comment justifier de choisir le livre de Raphaëlle Bacquet sur la rupture Royal-Hollande, ou le "Cécilia la face cachée..." qui reprend tous les ragots sur le couple Nicolas-Cecilia, de ne trouver que des livres d'analyse et de critique du phénomène Le Pen (alors que certains des livres qu'il a signé sont en vente, donc légaux j'imagine...). Je répond quoi, moi, à l'élu FN de ma collectivité quand il me demande pourquoi je ne propose pas un seul livre de son mentor ?...
Je pensais, naïvement sans doute, que je ne devais pas céder au phénomène de mode de l'édition "peopolitique", je pensais que plutôt que d'acheter le programme de tel ou tel candidat, je devais proposer à mes usagers des ouvrages d'analyse, de critique des différents partis et de leurs responsables. Que ma médiathèque achète le livre de la Ministre Ségolène Royale sur le droit des enfants est logique et évident, qu'elle achète la confession intime et politique de l'ex candidate ("ma plus belle histoire, c'est vous") m'étonne...
Là encore, je suis partagé entre d'une part, la nécessité de servir mon public, qui sera sans doute, pour partie, très heureux de trouver ces ouvrages et d'autre part, mon "devoir" d'objectivité et de respect de la diversité des opinions (même, JMLP, de celles que je ne partage pas, mais alors pas du tout...).
Que dire à l'oral si l'on m'interroge là dessus ?... Je crois que je resterai sur ma ligne ; préférer l'analyse du discours au discours lui même, éviter le people (à quand Voici et Gala dans la très digne salle d'actualité ?), et garantir la représentation de tous les courants d'opinion...
Pas simple tout ça quand on n'est pas "dedans" !
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