24 octobre 2008

J'aurais du...

J'ai beau essayer de ne plus y penser, de passer à autre chose, je n'y arrive pas... Alors évacuons un peu cette frustration en exprimant ce que j'ai mal ou pas exprimé le jour J...

Le lien entre l'article sur le patrimoine et les bibliothèques ;

L'opposition évoquée dans l'article entre patrimoine et modernité me semble être un point sur lequel les bibliothèques ont beaucoup travaillé ces dernières décennies ; la numérisation des documents patrimoniaux, leur mise en valeur par le biais d'expositions dans la bibliothèque ou virtuelles sur son portail Internet, la mise en valeur dans ces fonds de documents tels que les affiches, les cartes postales anciennes, la photographie, et de manière plus générale le lieu "bibliothèque", qui fait l'objet aujourd'hui de projets architecturaux ambitieux, qui rendent le batiment de la bibliothèque un lieu à visiter pour lui même, toutes ces innovations dans nos bibliothèques établissent à mes yeux un lien réel entre le patrimoine écrit qu'abrite la bibliothèque et la modernité, l'actualité.

Vos motivations pour ce poste ;

Je travaille aujourd'hui dans un domaine très différent, l'insertion professionnelle. Ce qui me motive aujourd'hui, c'est en premier lieu le contact avec le public ; être au service du public est une notion forte dans mon parcours, depuis neuf ans auprès d'un public demandeur d'emploi par exemple. Cette expérience, et d'autres de formateur en insertion avant elle m'ont permis de côtoyer une grande diversité de publics, du chef d'entreprise au simple employé, au public migrant, au jeune diplômé en recherche d'emploi... Cette diversité me paraît être un réel atout dans la préoccupation actuelle, soulignée récemment dans le budget du Ministère de la Culture, d'élargir l'audience des bibliothèques à un public exclu, en difficulté, éloigné de fait de la lecture publique.
Les nouvelles technologies de l'information et leur place dans les bibliothèques me motivent également fortement ; je travaille depuis mon premier emploi avec un ordinateur, j'ai créé plusieurs sites internet associatifs, personnels sur le patrimoine historique de ma ville, un blog aussi dans le cadre de la préparation de ce concours. Les questions posées aujourd'hui par Internet comme nouveau vecteur d'information m'intéressent et des projets sur cette thématique au sein d'une bibliothèque me passionneraient.
Enfin, avant d'intégrer mon employeur actuel, j'étais formateur, je le suis encore aujourd'hui, occasionnellement auprès de collègues nouvellement recrutés sur les thématiques de l'accueil et de l'accompagnement des usagers, mais aussi en animant des ateliers d'aide aux recherches d'emploi. Ces compétences me paraissent intéressantes pour les services proposés aujourd'hui par les bibliothèques autour de la formation des publics aux nouvelles technologies par exemple.

Vers quel type de postes, dans quelle section souhaitez vous postuler ?

Je me projette dans une bibliothèque de ville moyenne ou de grande ville, voir dans une annexe de quartier, pour être à même de travailler avec un public varié. Je m'imagine dans une section adulte, travaillant par exemple sur le fonds local, ou encore sur un fonds emploi orientation professionnelle à l'image de celui développé par la BPI à Paris. J'aimerais aussi pouvoir m'impliquer dans des actions destinées à des publics spécifiques, dans le cadre de la lutte contre l'illettrisme par exemple, ou bien encore dans des actions hors les murs menées par la bibliothèque qui m'emploiera.

22 octobre 2008

Fin des épreuves...

Voilà, c'est fait. Enorme frustration... Enorme déception... Et mince espoir !

Je suis tombé sur un texte sur le patrimoine, texte très général, très théorique, sujet auquel je ne m'attendais absolument pas.

Ma présentation a été fidèle au texte je pense, en revanche, mes digressions pour tenter d'orienter la discussion sur les bibliothèques ont été confuses, et ont générées des questions du type "précisez les notions culture, patrimoine et arts" ou encore "quelle différence faites vous entre lecture publique et patrimoine"... On m'a ensuite demandé d'exposer mes motivations, ce que j'ai fait, avec un peu de maladresses, malgré mes nombreuses répétitions... Aucune question n'a été posée sur mon parcours ou sur mon emploi actuel et le lien avec mon projet... J'ai eu droit à une question sur la DRAC, une autre sur les 2 compétences obligatoires en matière culturelle pour les départements. Un jury (ils étaient 6 au total, tous sont intervenus) m'a posé la question suivante ; "imaginez que je sois usager et que vous êtes en poste ; quel livre me conseillez vous ?" ; devant mon embarras d'autres personnes sont intervenues pour reformuler la question et me demander quels moyens j'avais à ma disposition en bibliothèque pour conseiller les usagers... Une autre question sur les améliorations que j'apporterais à la gestion du fonds local de ma bibliothèque.
Et puis, une fois les 20 mn écoulées, chronomètre en main, on m'a remercié...
Le jury était dans l'ensemble très cordial, souriant, mais le stress était là quand même, et m'a fait bafouiller un peu.

Bon c'est fini. Je vais tenter de penser à autre chose en attendant le 31 octobre...

20 octobre 2008

Retour après une semaine de détente, repos, relaxation... dans les côtes d'Armor. Jour J -2...
Le stress et l'anxiété ne m'ont pas quitté sous le ciel bleu de Bretagne ; je me suis tout de même un peu raisonné... J'ai un emploi, un salaire, un toit, donc l'enjeu de ce concours, important, est à relativiser...
Si je n'étais pas pris, à moi de savoir rebondir, de contacter l'union des Bibliothèques pour tous pour faire un peu de bénévolat dans ce métier, et tenter ma chance sur d'autres concours...
Et puis, j'ai aussi toutes mes chances ! Ma préparation a été assidue, ma motivation est réelle, et il n'y a pas de raison, "a priori", que mes arguments ne soient pas convaincants pour mon jury. Je ne suis pas omniscient, et le jury doit s'y attendre, donc ne pas savoir répondre à une question n'est pas un drame.
Ma plus grande inquiétude est la gestion de mon stress devant le jury... J'ai déjà passé un oral de concours ; c'était il y a 9 ans, celui qui m'a permis d'accéder à l'emploi que j'occupe actuellement, et je m'en suis très bien sorti.
Bref, si la sérénité n'est pas totale, loin de là, ma confiance, à l'approche de l'épreuve est renforcée, et l'année de préparation qui vient de s'écouler, l'intérêt réel que m'inspirent les problématiques du métier, ma volonté réelle de m'impliquer dans cette reconversion professionnelle sont de vrais atouts, que je dois garder à l'esprit avant de perdre tous mes moyens le 22...

8 octobre 2008

Bibliothèque et quartier


La proximité de l'équipement culturel et de lecture publique me paraît être un pilier dans une politique de la ville, et plus précisément une politique de re-valorisation ou de re-qualification urbaine.

Ceci étant dit, le modèle de la bibliothèque de quartier ne peut tout à fait être le même que celui d'un équipement du centre ville. De même d'ailleurs qu'une bibliothèque en milieu rural ne sera pas identique dans son organisation et ses services à celle d'un centre ville. Il ne s'agit pas ici de stigmatiser des populations, il s'agit ici de prendre en compte la réalité des spécificités et des tensions qui existent dans certains quartiers.

Je partirai d'abord de l'idée que la bibliothèque ne devrait pas être un équipement isolé, mais faire partir d'un tout ; au sein d'une mairie annexe, d'une maison de quartier, d'un centre culturel, etc... La mixité ici est synonyme de partenariats : la bibliothèque de quartier pourra plus facilement s'imposer comme équipement culturel si elle fait partie d'un ensemble de services, auxquels les citoyens du quartier reconnaissent d'emblée l'utilité. Intégrée dans un ensemble, le résidant du quartier dispose de passerelle pour accéder à un équipement dont l'accès, en raison des représentations et stigmatisations véhiculées sur son quartier, n'est pas aussi simple et naturel qu'en centre ville ; il se rend à la mairie annexe pour telle démarche et entre à la bibliothèque "par la même occasion". La bibliothèque de quartier doit à mes yeux provoquer la rencontre, la faciliter, et sa proximité avec d'autres services permet cette rencontre.

A cette proximité géographique s'ajoute bien sûr le nécessaire partenariat avec les autres services du quartier ; avec les crèches et écoles,bien sûr, les association de quartier, les éducateurs de rue, mais aussi des services tels que missions locales, antenne ANPE, centre de formation professionnelle, ...
La bibliothèque de quartier, comme le programme des ruches le préconisait en son temps, peut accueillir des services ayant des missions très éloignées a priori de celle d'une bibliothèque ; accueillir la permanence d'une mission locale par exemple me parait intéressant par le lien que cela permet d'établir entre le jeune, son interlocuteur "socio-professionnel" et un service de lecture publique. Accueillir en son sein des réunions d'association de quartier me paraît de la même façon intéressant. Cela favorise l'appropriation du lieu par les habitants du quartier.

C'est enfin dans ses services et dans ses collections que la bibliothèque de quartier peut traduire cette proximité. Il ne s'agit pas ici de proposer une offre moins exigeante bien sûr ; dans nos quartiers difficiles réside une grande diversité d'individus, de l'étudiant au jeune diplômé en recherche d'emploi, du jeune scolaire à la mère au foyer...
Il s'agit simplement de diversifier l'offre ; la même exigence de qualité s'impose ici aux fonds traditionnels des bibliothèques (littérature par exemple). D'autres fonds toutefois ont leur place, et je reprends à nouveau les préconisations du programme des ruches qui prévoyaient le développement de kiosques du citoyen, un peu à l'image, toute proportion gardée bien sûr, du rez de chaussée de la BPI qui propose une collection "information générale et vie pratique" ainsi qu'un fonds sur les métiers et la recherche d'emploi.

Dans les services, la démographie observée dans ces quartiers nécessite bien sûr que l'on s'intéresse aux plus jeunes. Et puis, en s'appuyant toujours sur des partenariats forts, le développement d'actions spécifiques, sur l'illettrisme par exemple, sur la recherche d'emploi, sur le multimédia, sur des jeux informatiques éducatifs, etc... Partir des partenariats et des relais dont on dispose grâce à eux pour définir une offre adaptée.

7 octobre 2008

Questions posées...


Encore un blog de bibliothécaire en devenir... Celui de Nalya, qui le 4 octobre dernier rendait compte de son oral pour le concours de bibliothécaire territorial. Certes, je suis un rang en dessous, me préparant pour celui d'ATQ, mais quelques unes des questions posées me semblent des plus pertinentes pour ma propre prestation...

Gratuité en bibliothèque ;
POUR, évidemment. Les textes fondateurs, de l'UNESCO par exemple, insistent sur la gratuité de l'accès aux ressources des bibliothèques publiques. Gratuité bien abstraite dans la plupart de nos bibliothèques. Et il faut croire que les ressources dégagées sont suffisantes pour maintenir ces droits payants. Dans ma médiathèque, je paie 25 euros, et 35 si je n'habitais pas dans l'agglomération... Ce n'est pas un petit montant quand même, et si je suis entièrement convaincu de l'intérêt de mon inscription, je conçois qu'un tel montant puisse faire renoncer certains usagers potentiels... Ce tarif s'accompagne bien sûr de réductions ou d'exonérations pour certains publics (demandeurs d'emploi selon leur ressources, étudiants locaux).
Les amendes pour retard me paraissent également un peu déplacées... Ma médiathèque applique une autre règle, non pénalisante financièrement ; le lecteur est privé d'emprunt en fonction du retard : 5 jours de retard, pas d'emprunt pendant les 5 jours qui suivent le retour.
Un mot sur les bibliothèques parisiennes, qui sont gratuites, sauf lorsque l'on veut emprunter des DVD ou de la musique, il faut alors payer 61€ !!! Là je ne suis pas d'accord ; pourquoi ne pas aller jusqu'à instituer une location du support dans ce cas ?! Il est étonnant que ce soit sur les supports non couverts par la loi sur le droit de prêt qu'un surcoût a été décidé... C'est placer la bibliothèque dans le réseau concurrentiel et privé de la location, et c'est manquer à notre mission. Comment peut on justifier de priver ainsi les moins aisés des usagers de l'emprunt de certains documents ?!

Ouverture le dimanche ;
Plutôt POUR, dans le cadre d'une expérimentation cadrée et évaluée, sur la base d'un volontariat du personnel, et d'une formation minimale des vacataires recrutés en renfort (étudiants d'après Livre 2010).
Ce genre d'initiatives m'intéresse, alors que je suis plutôt opposé à l'ouverture généralisée des commerces le dimanche. La médiathèque comme lieu de culture, au même titre qu'un musée, se doit de pouvoir accueillir ses publics le plus souvent et le plus longtemps possible. Toutefois, je ne suis pas persuadé que le dimanche soir la seule réponse... Quid des nocturnes par exemple ? Et qu'attend-on d'une ouverture dominicale ? L'étalement de la fréquentation ? Ou une nouvelle fréquentation ? Si la deuxième hypothèse se vérifie à l'issue d'une expérimentation, alors je suis inconditionnellement (même s'il faudra parler salaire...) POUR.

Une bibliothèque modèle ?
Je reparle de Lannion ? Bibliothèque intégrée dans la ville et son patrimoine (dans un ancien couvent je crois), le granit un peu austère par temps couvert abrite un trésor d'architecture intérieure ; moderne, fonctionnel, esthétique, le visiteur que je suis s'y sent bien, circule librement, se repère facilement. L'accueil ; pour entrer à la bibliothèque, l'usager passe entre deux guichets ou se trouvent des bibliothécaires ; le bonjour, le sourire, le regard est inévitable, et c'est bien. Je ne parlerai pas du fonds, que je ne connais pas, sauf peut-être de cette petite pièce vitrée qui abrite la collection patrimoniale, visible par tous.

Préférence pour une typologie de public ?
Pas vraiment. Mon expérience passée m'a amené à travailler avec une grande diversité de publics, et m'a appris qu'il n'y a pas un public "meilleur" que l'autre, et qu'au contraire, c'est la diversité qui fait la richesse des échanges. Je serais peut-être moins à l'aise avec les bébés lecteurs...

Services de réponse à distance en bibliothèque ?
Je connais l'existence du service BiblioSés@me de la BPI, repris par d'autres bibliothèques publiques. Je n'ai jamais utilisé ce service, mais il me paraît intéressant comme service supplémentaire de la bibliothèque. Une condition toutefois, c'est que, comme la charte de BiblioSés@me le précise, l'information soit 1/ adaptée à l'usager et au niveau de réponse attendu, 2/ pédagogique sur la méthode de recherche, pour favoriser l'autonomie de l'usager sur la recherche d'information.

Devoirs et obligations du fonctionnaires ?
Devoir de réserve, dans l'expression de ses opinions ; c'est d'importance en bibliothèque, dans le cadre des acquisitions notamment ; la charte documentaire de l'établissement doit aider le fonctionnaire... Pas de jugement non plus sur l'usager et son utilisation de nos ressources.
Egalité de traitement de tous les usagers ; il s'agît ici de servir l'universitaire rédigeant sa thèse et le scolaire répondant aux questions d'un concours non pas de la même façon, évidemment, mais avec un même respect de la légitimité de la demande exprimée. La bibliothèque doit être à même de servir tous les citoyens, quelles que soient ses motivations.
Respecter la confidentialité des usages ; ne pas communiquer à un tiers sur les emprunts de tel ou tel usager, ne pas communiquer des données personnelles du fichier à des tiers.
Assurer enfin le droit d'information des citoyens ; le bibliothécaire est bien placé pour cela ; dans la mission générale de son établissement qui vise à donner accès à ses ressources au plus grand nombre, et dans la médiation quotidienne qui voit le bibliothécaire aider l'usager à accéder à l'information qu'il recherche.

Les étapes du processus de l'adoption d'une politique territoriales ?
La proposition de cette politique par des élus, le vote de cette politique par l'assemblée, l'exécution de cette politique par le président de l'assemblée...
Pour le Conseil Régional et Général, des commissions, composées d'élus, travaillent sur les compétences qui leurs sont attribuées et proposent ensuite au débat dans l'assemblée les décisions qu'ils préconisent. Le Président du CG ou CR et la Commission Permanente ont la responsabilité d'appliquer, d'exécuter les décisions votées par l'assemblée.
Pour la municipalité, ce sont les adjoints au maire, dans les compétences qui leurs sont attribuées, mais aussi tous les élus qui proposent les décisions à prendre, celles-ci sont ensuite votées par le Conseil Municipal, le Maire assumant la responsabilité d'appliquer ces décisions.

Les acteurs territoriaux ?
Les institutionnels ; les conseils municipaux, généraux, régionaux et les élus qui les composent, les exécutifs de ces conseils ; présidents de Région ou de Conseil Général et le maire, ainsi que ses adjoints.
S'il l'on élargit le terme territoire à une acceptation "géographique", il peut s'agir ici de tous les partenaires, effectifs ou possibles de la bibliothèque ; le musée, l'école, le tissu associatif, l'hôpital, la prison, la maison de retraite, etc...

Vos motivations pour ce métier ?
Le service au public : c'est sans doute ma motivation première, celle qui m'a accompagné dans tout mon parcours professionnel ; travailler au contact d'un public varié, établir une relation avec ce public, le former, l'orienter, l'accueillir. Les termes de médiateur, de facilitateur expriment le mieux ma projection dans cet aspect du métier. Travailler avec les nouvelles technologies, développer les services à distances, mais aussi l'animation d'ateliers multimédia, penser et concevoir des actions à destination de publics spécifiques, dans et hors les murs de la bibliothèque, développer des partenariats pour accroître la portée et l'impact de la bibliothèque... Valoriser le patrimoine, dans son acceptation la plus large ; le cinéma d'aujourd'hui, la photographie, ancienne ou moderne, le patrimoine local, la création... Proposer des outils de "promotion sociale" ; constituer ou développer des fonds sur la formation, les métiers, l'orientation...
Je muris ce projet depuis 2 ans environ, et ces derniers mois de préparations, de lectures d'articles, de blogs, de livres sur le métier me confortent dans ce choix professionnel ; les problématiques (élargir le public, intégrer les NTIC à l'offre et co-exister à leur côté, développer nos pratiques en matière d'accueil et de médiation) sont passionnantes et à mon avis prometteuses pour l'évolution de ce métier.

Google et la BM de Lyon : la (goo)gueule du lion ?

Après la lecture de quelques articles sur la blogosphère, difficile pour moi d'avoir une opinion bien tranchée sur ce débat houleux ; La BM de Lyon vend-elle son âme au diable en confiant la numérisation de 500 000 ouvrages de son fonds ancien à Google, ou bien est elle précurseur de l'utilisation d'un service privé à des fins publiques (donc louables...) ?

Quel est l'objectif de la BM de Lyon ? Rendre accessible en ligne 500 000 livres, aujourd'hui soigneusement rangés dans ses magasins, et accessibles à un petit groupe "élu" de chercheurs, historiens, scientifiques...

A l'énoncé de ce seul objectif, j'applaudis la démarche, et je me réjouis de bientôt pouvoir consulter en ligne ces livres auxquels je n'aurais sans doute jamais eu l'occasion d'accéder sans ce contrat passé avec Google.
Bertrand Callenge le rappelle dans son blog, "l’essentiel de notre métier tient dans l’accès, non dans la possession". Effectivement, si plus d'usagers, ici d'internautes, peuvent accéder à plus de ressources grâce à ce "partenariat", n'a-t-on pas toutes les raisons de se féliciter ? Qui s'est ému, autrement que pour féliciter l'initiative, de la diffusion par la BM de Toulouse de photographies de son fonds ancien sur Flickr ? Voici un site privé, qui vit par ses annonceurs, certes discrets, et qui propose désormais des images tirées du fonds ancien d'une bibliothèque publique.
La valeur ajoutée de telles initiatives est évidente, pour Toulouse un outil de navigation simple dans une partie de son fonds ancien de photographie, allié à une visibilité qu'une mise en ligne exclusive sur le site de la BM ne lui aurait jamais permise. Pour la BM de Lyon, il en est de même ; un accès démultiplié, qui ne nécessite plus de partir de la BM de Lyon, à des ressources aujourd'hui tout simplement "interdites" d'accès au plus grand nombre.

L'objectif de diffusion est bel et bien atteint.
Ceci étant dit, je m'étonne tout de même des "clauses" du contrat passé avec Google ; les copies numériques resteront la propriété de Google (que se passe-t-il si Google rend son accès payant ?), la bibliothèque peut diffuser à son public (quelles restrictions s'appliquent ici ? le public qui fréquente la bibliothèque ? le public inscrit ? le public d'internautes qui se connecte au site de la BM ?) les copies numériques en mode image et non en mode texte, cette seconde diffusion étant réservée exclusivement à Google.

J'ai lu dans un article que l'investissement de Google pour la numérisation des 500 000 documents de la BM de Lyon était estimé à 60 millions d'Euros. Quel ministère ou collectivité territoriale aurait pu financer un tel projet ? La CE, avec le projet de la BnuE, n'apporte aucun soutien financier aux entreprises de numérisation des bibliothèques publiques.

Je m'étonne qu'une démarche plus globale (nationale ? Européenne ?) ne soit pas engagée avec Google, pour qu'une négociation sérieuse, préservant réellement les intérêts publics qui sont en jeu ici, ait lieu. A multiplier les initiatives isolées, comme celle de Lyon, on réduit à l'évidence les marges de manœuvre des bénéficiaires de la numérisation Google. Qu'un groupement de bibliothèques publiques approche Google et construise avec cet opérateur incontournable aujourd'hui un contrat type respectueux des intérêts de chacun, et nous pourrions peut-être ainsi garantir le service public d'accès à nos ressources par le biais d'un opérateur privé qui y retrouvera évidemment ses petits... Le postulat de Jean Noël Jeanneray sur Google books et ses préconisations sont louables, j'y ai pleinement adhéré à la lecture de son livre, mais quel pays en Europe a aujourd'hui décidé de se donner les moyens financiers pour le "sursaut" contre le monopole Google et pour une politique volontariste d'accès numérique aux ressources de nos bibliothèques ?

Lire ici l'article sur le site de la Municipalité de Lyon

6 octobre 2008

Evaluation

Question posée : A quoi evalue-t-on l'activité d'une bibliothèque ?

L'évaluation quantitative :
Il va s'agir ici d'utiliser des indicateurs chiffrés pour rendre compte d'une part de l'activité, d'autre part de l'impact de celle-ci, en particulier sur les publics destinataires ;
  • le nombre d'inscrits, (en distinguant les nouveaux inscrits, voir en catégorisant ces inscrit par type d'abonnement, par âge, par CSP...),
  • le nombre de transactions de prêt et de retour,
  • nombre d'heures d'ouverture,
  • le nombre de documents acquis dans l'année, par secteur,
  • le nombre de visiteurs (il faut pour cela un système automatique à l'entrée de comptage),
  • le nombre de visiteurs à telle ou telle exposition, ou de participants à telle ou telle conférence,
  • le nombre de connexion au site Internet de la bibliothèque (et plus finement la visite de telle ou telle page du site),
  • les activités hors les murs,
  • ...

L'évaluation qualitative :
Il s'agit ici de mesurer la qualité des activités de la bibliothèque ;
  • enquêtes de satisfaction menée auprès des usagers et plus généralement des personnes fréquentant la bibliothèque,
  • articles de presse parus sur l'activité de la bibliothèque, qui témoignent de son rayonnement local,
  • partenariats menés, nouveaux et anciens, et actions sur lesquelles ils ont débouché,
  • bilan des actions (animations, expositions, présences sur des salons, etc) auxquelles la bibliothèque a participé,
  • ...

L'évaluation qualitative sera enrichie par une contextualisation de l'évaluation quantitative : dans le temps (évolution des indicateurs par année), mais aussi dans l'espace (comparaison avec les autres bibliothèques de même taille, ou des données moyennes dans le département, dans la région, en France...).

Bibliothèque rurale...


Une question posée à l'oral : Vous arrivez dans une bibliothèque rurale, que faites-vous pour intéresser les gens à la culture ?

Je commence par analyser mon environnement et l'existant de la structure dans laquelle j'arrive ; informations sur la population ; âge, taux de chômage, enfants scolarisés ? Existe-t-il sur place ou dans les environs des associations à caractère culturel, avec lesquelles des partenariats seront possibles, quel fonds propose aujourd'hui la structure, y-a-t-il une spécificité ? Quelle est l'activité culturelle actuelle de la commune ? Qui sont les usagers actuels de la bibliothèque ? Y-a-t-il une maison de retraite dans la commune ? De quelle intercommunalité fait partie la commune ?...

Ensuite, selon les résultats de ces analyses, je me rapproche de ma BDP, pour connaître les expositions qu'elle propose éventuellement. Je me rapproche de l'école pour connaître le partenariat existant ou le construire. Je travaille à la mise en place d'une heure du conte, le mercredi, pour les plus jeunes, en sollicitant éventuellement des parents bénévoles pour la lecture. Je propose la création d'un club de lecture avec, pour commencer, les usagers les plus réguliers. Je propose à la commune de communiquer, au sein de la publication municipale, sur les actualités de la bibliothèque. Si le taux de chômage est important, je réfléchis à la mise en place d'actions spécifiques, voir le développement d'un fonds sur la recherche d'emploi et les métiers. Je me rapproche des autres structures de lecture publique de mon intercommunalité pour connaître leurs spécificités et réfléchir à des actions communes. J'envisage le développement de services à distance, comme élargissement de l'offre de service et comme vitrine de la bibliothèque. Je réfléchis aussi à la valorisation du patrimoine communal ; exposition de cartes postales, gravures, cartes anciennes, exposition de photographies (concours à organiser ?), mise en valeur d'un éventuel fonds local, etc...

Communes

Elles sont 36783 en 2008, dont 36000 de moins de 10000 habitants.
Les communes telles que nous les connaissons aujourd'hui ont été créées à la Révolution, à partir des paroisses qui existaient alors. Chacune d'elle a été dotée à l'époque d'une assemblée de représentants du peuple et d'un maire chargé de géré la commune.

C'est une loi de 1884 qui pose les règles de fonctionnement des communes, en instituant notamment le suffrage universel pour l'élection des conseillers municipaux, et en dotant la commune, son assemblée et son maire de pouvoirs réels, contrôlés par l'Etat. La constitution de 1958 souligne la libre administration des collectivités territoriales, dans les domaines de compétences qui leurs sont propres (Art 72). Les lois Deferre viennent encore renforcer l'autonomie administrative et financière des communes et élargir leurs domaines de compétences.

Le conseil municipal est élu au suffrage universel direct tous les 6 ans, le maire est ensuite désigné par l'assemblée nouvellement élue. Le maire assume deux rôles ; celui du pouvoir exécutif de la commune, et celui du représentant de l'Etat à l'échelon communal pour des domaines réservés comme l'état civil ou l'organisation des élections.

Les compétences des communes sont les suivantes ; l'enseignement maternel et primaire, les services de proximité, l'urbanisme, la voirie, le patrimoine communal, la police municipale, le logement social... Les équipements d'une commune en matière culturelle sont facultatifs.

Régions

Elles sont 22 en métropole et 4 outre mer.
La création des régions en tant que collectivité territoriale est récente, puisqu'elle remonte aux lois Deferre de 1982. Avant cela, si le découpage des provinces de l'ancien Régime est conservé, c'est surtout géographiquement. Avant de devenir collectivité territoriale, la Région a d'abord été un outil de déconcentration des pouvoirs ; la création des Préfets de Région en 1964, mais surtout la loi de 1972 qui créé le Conseil Régional, alors composé des députés et sénateurs de la région et de délégués des conseils généraux et municipaux, en faisant ainsi une assemblée mixte entre élus nationaux et élus locaux. Ses attributions très réduites concernent alors l'aménagement et le développement du territoire régional, ainsi que l'exécution du plan décidé à Paris.

C'est avec la loi Deferre de 1982 puis celle de 1986 que la Région devient une collectivité territoriale à part entière. La Région est alors dotée d'une assemblée élue au suffrage universel (pour un mandat de 6 ans) assurant le pouvoir "législatif" et d'un Président du Conseil Régional, élue par les conseillers régionaux, qui incarne le pouvoir exécutif de la Région. Le Préfet de Région reste quant à lui le représentant de l'Etat dans la Région.

Ses domaines de compétences étaient limités en 1982 à la promotion du "développement économique et social, sanitaire, culturel et scientifique de son territoire". Par les lois de 1986 et plus récemment de 2004, les compétences spécifiques des Régions sont les suivantes ; Lycées, apprentissage, formation professionnelle, développement économique et social, emploi, transports, environnement.

Elles interviennent par ailleurs conjointement aux autres collectivités (départements et communes) sur des projets d'intérêt commun.

3 octobre 2008

Blogosphère et obligation de réserve


Grâce aux témoignages de candidats qui ont passé l'oral ces derniers jour, j'ai quelques "clés" supplémentaires pour mes révisions... Et en particulier cet article tiré du journal La Croix qui a été tiré au sort par une candidate... Je viens d'enregistrer ma prestation, 5mn montre en main ;

Je commence par reprendre le contenu de l'article ; les professeurs utilisent ces blogs pour se défouler, et commenter, avec "humour" et "auto-dérision" leurs journées parfois difficiles dans leurs établissements respectifs. Le blog est ici un défouloir, mais aussi une manière de faire circuler une autre image du professeur. L'article fait aussi référence à l'affaire Garfieldd, qui a vu un proviseur révoqué, puis finalement suspendu, en raison de la publication d'un blog personnel sur Internet ou vie privée et professionnelle était abordée. La sanction a été motivée par l'Education Nationale par le manquement à l'obligation de réserve à laquelle est tenue tout agent public. Une polémique a vu le jour après cette décision, qui opposait liberté d'expression et devoir de réserve.

L'article illustre à mes yeux la diversité de questions que pose l'impact grandissant d'Internet dans notre société, ici la relation entre l'expression libre véhiculée par ce média et le "règlement", la loi qui limite l'expression de certains individus en raison de leur fonction et/ou de leur statut.
Je poursuis en parlant de la biblioblogosphère, très dense (il suffit de voir la page de liens de Bibliopedia) où institutions diverses (BPI, ENSSIB, ABF) et individus (Bibliobsession, XG BlogNotes, Bibliothèque = public, ...) débattent des thèmes d'actualité liés à la profession. Que dire d'un bibliothécaire qui commente, critique telle ou telle nouveauté de son établissement ?
Je parle aussi de mon blog, créé pour la préparation de ce concours, et qui prendra fin le jour des résultats, quels qu'ils soient...
Je termine sur l'intérêt que peut représenter un blog pour une bibliothèque publique, pour ses usagers, sur l'aspect contributif et d'échange que cela peut apporter à nos services distants.

Deezer, MusicMe et nos discothèques

Je réagis ici à la publication de deux articles de blog, celui de Xavier Galaup sur le positionnement d'une discothèque face à l'arrivée de plateformes d'écoute gratuite telles que Deezer ou Musicme, et celui de JC Brochard dans l'article "Que seront nos discothèques de prêt ?".

Je recherche, en ligne, des disques de musique du Sénégal.
Sur MusicMe, j'obtiens 16 albums de compilations ou d'artistes Sénégalais, sur Deezer, 126 résultats (les résultats contiennent des titres de chansons, et non seulement d'album) ; le point commun de ces deux résultats de recherche : le mot Sénégal, que j'ai saisi pour ma recherche, se retrouve dans le titre de l'album ou du morceau. C'est pour cette raison qu'alors que Youssou N'dour est un des portes drapeau de la musique du Sénégal, son nom ne revient qu'une seule fois sur les deux sites, et que l'album "Womat - The Guide" ne s'y trouve pas par exemple. A la décharge de ces deux sites, lorsque je clique sur cet unique résultat, j'ai alors accès à tous les albums de Youssou N'Dour. Idem pour Ismael Lô, autre artiste Sénégalais emblématique.

Quid de la recherche sur un OPAC de médiathèque ?
Avant de rédiger ce billet, son plan me paraissait clair... Je démontre la pauvreté des résultats de recherche sur les plateformes Deezer et MusicMe, et je prouve qu'avec nos OPAC, la médiation du discothécaire fait toute la différence...

Bon, il va falloir que je revoie ce plan...
Voici le résultat de mes recherches pour les expressions "Sénégal", "Youssou N'Dour' et "Ismael Lô". Sur les catalogues de médiathèques, j'ai limité la recherche au support CD audio ou "enregistrement sonore" (!) selon les interfaces.

Résultats pour "Sénégal"
BPI : 11 dont 0 Y. N'dour et 1 I. Lô
Médiathèque de Rennes : 24, dont 1 Y. N'Dour et 1 I. Lô
Médiathèque de l'agglomération Troyenne : 28, dont 0 Y. N'Dour et 2 I. Lô
Deezer : 126 morceaux, dont 1 Y. N'dour et 15 I. Lô
MusicMe : 16 albums, dont 1 Y. N'dour et 3 I. Lô

Résultats pour "Youssou N'dour"
BPI : 11
Médiathèque de Rennes : 30
Médiathèque de l'agglomération Troyenne : 34
Deezer : 9 (albums)
MusicMe : 36

Résultats pour "Ismael Lô"
BPI : 5
Médiathèque de Rennes : 12
Médiathèque de l'agglomération Troyenne : 20
Deezer : 4 (albums)
MusicMe : 14

J'espérais au terme de cette recherche pouvoir dire que là ou Deezer et MusicMe ne mentionnent qu'un seul titre de Youssou N'dour, nos OPAC permettaient de rechercher dans nos collections musicales autrement que sur les seuls champs titre ou auteur, et que l'indexation musicale présentait une vraie plus value... Bon, ce qui est vrai en "présentiel", c'est à dire lorsque je me rends dans ma discothèque et que je parcoure les bacs en accès libre, ne l'est donc pas en interrogation du catalogue... Soyons positifs, cela signifie que nous avons encore une marge d'action...

Je suis de ceux qui pensent que passer une heure dans la discothèque de mon quartier présente un réel intérêt ; je ne sais jamais avec quel CD je vais repartir lorsque je passe les portes de la section Musique de ma médiathèque. Je découvre la sélection du discothécaire, je suis attiré par tel pochette ou titre d'album d'un artiste totalement inconnu, je repars avec ce que je ne suis pas venu chercher... Ce qu'à ce jour, je n'arrive pas à faire de façon satisfaisante avec les plateformes Deezer et MusicMe.

Je pense que les discothèques ont leur place face à une telle concurrence, dans cette médiation. Dans les 3 médiathèques que j'ai choisies pour cette démonstration, j'imagine que la médiation sur place est de qualité, au détriment toutefois d'une médiation "à distance", qui est pourtant essentielle pour vivre "à côté" de telles plateformes. Et outre l'indexation, le mode d'accès aux collections est lui aussi peut-être à repenser ; comment obtenir le droit de prêter un album en ligne à nos usagers ? Faut il nécessairement, comme ma médiathèque le propose, passer par une plateforme externe (Bibliomédias en l'occurrence) ?

C'est ici un problème plus vaste, celui de la dématérialisation du document, qui est en question. Car cette question se pose, dans une moindre mesure en raison des coûts de consultation, pour la presse en ligne, pour la vidéo à la demande, pour, un jour, demain ?, les livres en téléchargement...

Je n'ai pas de téléphone ni d'ordinateur portable, pas de I-Pod, pas de Sony Reader, mais le "nomadisme individuel" de l'accès aux documents est bien d'actualité, chez les plus jeunes en particulier. La réponse de nos médiathèques publiques est encore à trouver (avec le CAREL ? en retenant le choix, payant, de Gallica2 pour les ouvrages sous droit ?...).

J'ai comme l'impression que ce n'est pas un ATQCPB qui va régler seul la question...