7 octobre 2008

Questions posées...


Encore un blog de bibliothécaire en devenir... Celui de Nalya, qui le 4 octobre dernier rendait compte de son oral pour le concours de bibliothécaire territorial. Certes, je suis un rang en dessous, me préparant pour celui d'ATQ, mais quelques unes des questions posées me semblent des plus pertinentes pour ma propre prestation...

Gratuité en bibliothèque ;
POUR, évidemment. Les textes fondateurs, de l'UNESCO par exemple, insistent sur la gratuité de l'accès aux ressources des bibliothèques publiques. Gratuité bien abstraite dans la plupart de nos bibliothèques. Et il faut croire que les ressources dégagées sont suffisantes pour maintenir ces droits payants. Dans ma médiathèque, je paie 25 euros, et 35 si je n'habitais pas dans l'agglomération... Ce n'est pas un petit montant quand même, et si je suis entièrement convaincu de l'intérêt de mon inscription, je conçois qu'un tel montant puisse faire renoncer certains usagers potentiels... Ce tarif s'accompagne bien sûr de réductions ou d'exonérations pour certains publics (demandeurs d'emploi selon leur ressources, étudiants locaux).
Les amendes pour retard me paraissent également un peu déplacées... Ma médiathèque applique une autre règle, non pénalisante financièrement ; le lecteur est privé d'emprunt en fonction du retard : 5 jours de retard, pas d'emprunt pendant les 5 jours qui suivent le retour.
Un mot sur les bibliothèques parisiennes, qui sont gratuites, sauf lorsque l'on veut emprunter des DVD ou de la musique, il faut alors payer 61€ !!! Là je ne suis pas d'accord ; pourquoi ne pas aller jusqu'à instituer une location du support dans ce cas ?! Il est étonnant que ce soit sur les supports non couverts par la loi sur le droit de prêt qu'un surcoût a été décidé... C'est placer la bibliothèque dans le réseau concurrentiel et privé de la location, et c'est manquer à notre mission. Comment peut on justifier de priver ainsi les moins aisés des usagers de l'emprunt de certains documents ?!

Ouverture le dimanche ;
Plutôt POUR, dans le cadre d'une expérimentation cadrée et évaluée, sur la base d'un volontariat du personnel, et d'une formation minimale des vacataires recrutés en renfort (étudiants d'après Livre 2010).
Ce genre d'initiatives m'intéresse, alors que je suis plutôt opposé à l'ouverture généralisée des commerces le dimanche. La médiathèque comme lieu de culture, au même titre qu'un musée, se doit de pouvoir accueillir ses publics le plus souvent et le plus longtemps possible. Toutefois, je ne suis pas persuadé que le dimanche soir la seule réponse... Quid des nocturnes par exemple ? Et qu'attend-on d'une ouverture dominicale ? L'étalement de la fréquentation ? Ou une nouvelle fréquentation ? Si la deuxième hypothèse se vérifie à l'issue d'une expérimentation, alors je suis inconditionnellement (même s'il faudra parler salaire...) POUR.

Une bibliothèque modèle ?
Je reparle de Lannion ? Bibliothèque intégrée dans la ville et son patrimoine (dans un ancien couvent je crois), le granit un peu austère par temps couvert abrite un trésor d'architecture intérieure ; moderne, fonctionnel, esthétique, le visiteur que je suis s'y sent bien, circule librement, se repère facilement. L'accueil ; pour entrer à la bibliothèque, l'usager passe entre deux guichets ou se trouvent des bibliothécaires ; le bonjour, le sourire, le regard est inévitable, et c'est bien. Je ne parlerai pas du fonds, que je ne connais pas, sauf peut-être de cette petite pièce vitrée qui abrite la collection patrimoniale, visible par tous.

Préférence pour une typologie de public ?
Pas vraiment. Mon expérience passée m'a amené à travailler avec une grande diversité de publics, et m'a appris qu'il n'y a pas un public "meilleur" que l'autre, et qu'au contraire, c'est la diversité qui fait la richesse des échanges. Je serais peut-être moins à l'aise avec les bébés lecteurs...

Services de réponse à distance en bibliothèque ?
Je connais l'existence du service BiblioSés@me de la BPI, repris par d'autres bibliothèques publiques. Je n'ai jamais utilisé ce service, mais il me paraît intéressant comme service supplémentaire de la bibliothèque. Une condition toutefois, c'est que, comme la charte de BiblioSés@me le précise, l'information soit 1/ adaptée à l'usager et au niveau de réponse attendu, 2/ pédagogique sur la méthode de recherche, pour favoriser l'autonomie de l'usager sur la recherche d'information.

Devoirs et obligations du fonctionnaires ?
Devoir de réserve, dans l'expression de ses opinions ; c'est d'importance en bibliothèque, dans le cadre des acquisitions notamment ; la charte documentaire de l'établissement doit aider le fonctionnaire... Pas de jugement non plus sur l'usager et son utilisation de nos ressources.
Egalité de traitement de tous les usagers ; il s'agît ici de servir l'universitaire rédigeant sa thèse et le scolaire répondant aux questions d'un concours non pas de la même façon, évidemment, mais avec un même respect de la légitimité de la demande exprimée. La bibliothèque doit être à même de servir tous les citoyens, quelles que soient ses motivations.
Respecter la confidentialité des usages ; ne pas communiquer à un tiers sur les emprunts de tel ou tel usager, ne pas communiquer des données personnelles du fichier à des tiers.
Assurer enfin le droit d'information des citoyens ; le bibliothécaire est bien placé pour cela ; dans la mission générale de son établissement qui vise à donner accès à ses ressources au plus grand nombre, et dans la médiation quotidienne qui voit le bibliothécaire aider l'usager à accéder à l'information qu'il recherche.

Les étapes du processus de l'adoption d'une politique territoriales ?
La proposition de cette politique par des élus, le vote de cette politique par l'assemblée, l'exécution de cette politique par le président de l'assemblée...
Pour le Conseil Régional et Général, des commissions, composées d'élus, travaillent sur les compétences qui leurs sont attribuées et proposent ensuite au débat dans l'assemblée les décisions qu'ils préconisent. Le Président du CG ou CR et la Commission Permanente ont la responsabilité d'appliquer, d'exécuter les décisions votées par l'assemblée.
Pour la municipalité, ce sont les adjoints au maire, dans les compétences qui leurs sont attribuées, mais aussi tous les élus qui proposent les décisions à prendre, celles-ci sont ensuite votées par le Conseil Municipal, le Maire assumant la responsabilité d'appliquer ces décisions.

Les acteurs territoriaux ?
Les institutionnels ; les conseils municipaux, généraux, régionaux et les élus qui les composent, les exécutifs de ces conseils ; présidents de Région ou de Conseil Général et le maire, ainsi que ses adjoints.
S'il l'on élargit le terme territoire à une acceptation "géographique", il peut s'agir ici de tous les partenaires, effectifs ou possibles de la bibliothèque ; le musée, l'école, le tissu associatif, l'hôpital, la prison, la maison de retraite, etc...

Vos motivations pour ce métier ?
Le service au public : c'est sans doute ma motivation première, celle qui m'a accompagné dans tout mon parcours professionnel ; travailler au contact d'un public varié, établir une relation avec ce public, le former, l'orienter, l'accueillir. Les termes de médiateur, de facilitateur expriment le mieux ma projection dans cet aspect du métier. Travailler avec les nouvelles technologies, développer les services à distances, mais aussi l'animation d'ateliers multimédia, penser et concevoir des actions à destination de publics spécifiques, dans et hors les murs de la bibliothèque, développer des partenariats pour accroître la portée et l'impact de la bibliothèque... Valoriser le patrimoine, dans son acceptation la plus large ; le cinéma d'aujourd'hui, la photographie, ancienne ou moderne, le patrimoine local, la création... Proposer des outils de "promotion sociale" ; constituer ou développer des fonds sur la formation, les métiers, l'orientation...
Je muris ce projet depuis 2 ans environ, et ces derniers mois de préparations, de lectures d'articles, de blogs, de livres sur le métier me confortent dans ce choix professionnel ; les problématiques (élargir le public, intégrer les NTIC à l'offre et co-exister à leur côté, développer nos pratiques en matière d'accueil et de médiation) sont passionnantes et à mon avis prometteuses pour l'évolution de ce métier.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"Bibliothécaire en devenir", je n'irais pas aussi vite en besogne... Quoiqu'il en soit ton commentaire m'a permis de découvrir ton blog que je ne connaissais absolument pas et que je trouve vraiment très bien ! Il m'aurait bien aidé pour les révisions... enfin, il n'est jamais trop tard ! Bonne chance pour tes oraux ;)