Après une soixantaine de candidatures spontanées, cinq réponses à des offres d'emploi, trois entretiens d'embauche, j'ai pris, ce premier août, mes nouvelles fonctions de responsable du pôle multimédia de la Médiathèque d'Evreux.
Nul doute que ce blog, mais surtout tous ceux auquel il s'est référé régulièrement, ont contribué à l'atteinte de cet objectif que je me suis fixé il y a maintenant deux ans.
Merci aux rares mais précieux "commentateurs" de mes modestes billets, ainsi qu'aux messages reçus et aux webmestres ou blogueurs qui ont jugé bon de faire mention de mes réflexions dans leurs pages.
A bientôt !
Hervé
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2 août 2009
22 mai 2009
Prêt illimité et accès libre
Dans le dernier numéro du BBF, un article intéressant sur la pratique de prêt illimité dans les bibliothèques municipales d'Albi ; "Lisez sans entraves : le prêt illimité à la bibliothèque municipale d'Albi".
A la Médiathèque Pierre Amalric (et ses annexes), l'emprunt des livres, revues, livres audio, jeux et partitions est gratuit, celui de CD audio et DVD coûte 15 € par an. Le nombre de livres, revues et partitions empruntables par un lecteur inscrit est ... illimité. La durée initiale du prêt est fixée à 4 semaines, mais, à la condition de ne pas faire l'objet d'une réservation par un autre lecteur, ce prêt peut être renouvelé pour une durée ... illimitée. Cette politique novatrice en matière de prêt s'accompagne toutefois, pour le lecteur distrait, d'une pratique de pénalités financières allant jusqu'à 10 € au delà d'un mois de retard dans le retour du document et au remboursement du document avec pénalité au delà de 3 mois.
L'article du BBF ne précise pas si le nombre de retard est resté stable ou a évolué, à la hausse ou à la baisse ? Autrement dit, les lecteurs ont ils joué le jeu de ces nouvelles règles ? Les constatations sur la sortie des documents sont encourageantes, avec 22% des collections en accès libre sorties contre 15% précédemment. Les réservations de documents ont quand à elle augmenté de 77%, ce qui tendrait à montrer que les lecteurs ont bien assimilé cette nouvelle pratique.
Cette expérimentation me fait me poser une question sur l'accès au document. Une étude existe-t-elle (est-ce seulement réalisable ?...) sur le mode d'accès au document, autrement dit, le lecteur emprunte-t-il un document parce qu'il l'a trouvé (et donc cherché) dans les rayons de la bibliothèque, ou suite à son interrogation du catalogue ? Si l'on ne peut que se féliciter de l'augmentation des emprunts de documents, qu'en est-il de cet accès libre, accès à part entière au document, accès qui est à l'origine de la configuration de nos médiathèques modernes ? Les "fantômes" jouent-ils leur rôle ici ? Si la réservation à partir du catalogue d'un document sorti est aisée dans la plupart des OPAC, les lecteurs qui ne trouvent pas le document qu'ils souhaitent dans les rayons vont-ils ensuite sur le catalogue pour le réserver ? Ou n'en concluent-ils pas tout simplement que ce document n'est pas à la bibliothèque, puisqu'il n'est pas en rayon...
L'accès libre et direct au document, au même titre que l'accès par le catalogue, traduit l'état de nos collections pour le lecteur ; quelle "re-médiation" peut être mise en place pour inciter le lecteur à préférer l'interrogation du catalogue, qui lui donnera accès à l'intégralité des collections, sorties ou non, et à la réservation le cas échéant. Et qu'en est-il de l'usage sur place, sans inscription ?
Qu'on ne s'y trompe pas, l'objectif du bibliothécaire est bien à mes yeux de voir le plus de documents possibles hors des rayonnages, entre les mains des lecteurs. Mais il est aussi d'informer le lecteur, inscrit ou non, sur la totalité des collections... Cette re-médiation passe sans doute par une plus grande communication sur les réservations, des fantômes plus "parlant" (photocopie de la couverture avec un message sur la réservation par exemple ?), une incitation plus grande à l'utilisation du catalogue... Car la seule sortie illimitée des documents n'est pas un objectif en soi, c'est bien leur circulation qui garantit une diffusion auprès d'un large public de lecteurs.
Pratique à suivre dans tous les cas...
19/06/09 : Et pour aller plus loin dans le débat, on pourra lire ce billet et ses nombreux commentaires sur le blog de Bibliobsession 2.0.
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A la Médiathèque Pierre Amalric (et ses annexes), l'emprunt des livres, revues, livres audio, jeux et partitions est gratuit, celui de CD audio et DVD coûte 15 € par an. Le nombre de livres, revues et partitions empruntables par un lecteur inscrit est ... illimité. La durée initiale du prêt est fixée à 4 semaines, mais, à la condition de ne pas faire l'objet d'une réservation par un autre lecteur, ce prêt peut être renouvelé pour une durée ... illimitée. Cette politique novatrice en matière de prêt s'accompagne toutefois, pour le lecteur distrait, d'une pratique de pénalités financières allant jusqu'à 10 € au delà d'un mois de retard dans le retour du document et au remboursement du document avec pénalité au delà de 3 mois.
L'article du BBF ne précise pas si le nombre de retard est resté stable ou a évolué, à la hausse ou à la baisse ? Autrement dit, les lecteurs ont ils joué le jeu de ces nouvelles règles ? Les constatations sur la sortie des documents sont encourageantes, avec 22% des collections en accès libre sorties contre 15% précédemment. Les réservations de documents ont quand à elle augmenté de 77%, ce qui tendrait à montrer que les lecteurs ont bien assimilé cette nouvelle pratique.
Cette expérimentation me fait me poser une question sur l'accès au document. Une étude existe-t-elle (est-ce seulement réalisable ?...) sur le mode d'accès au document, autrement dit, le lecteur emprunte-t-il un document parce qu'il l'a trouvé (et donc cherché) dans les rayons de la bibliothèque, ou suite à son interrogation du catalogue ? Si l'on ne peut que se féliciter de l'augmentation des emprunts de documents, qu'en est-il de cet accès libre, accès à part entière au document, accès qui est à l'origine de la configuration de nos médiathèques modernes ? Les "fantômes" jouent-ils leur rôle ici ? Si la réservation à partir du catalogue d'un document sorti est aisée dans la plupart des OPAC, les lecteurs qui ne trouvent pas le document qu'ils souhaitent dans les rayons vont-ils ensuite sur le catalogue pour le réserver ? Ou n'en concluent-ils pas tout simplement que ce document n'est pas à la bibliothèque, puisqu'il n'est pas en rayon...
L'accès libre et direct au document, au même titre que l'accès par le catalogue, traduit l'état de nos collections pour le lecteur ; quelle "re-médiation" peut être mise en place pour inciter le lecteur à préférer l'interrogation du catalogue, qui lui donnera accès à l'intégralité des collections, sorties ou non, et à la réservation le cas échéant. Et qu'en est-il de l'usage sur place, sans inscription ?
Qu'on ne s'y trompe pas, l'objectif du bibliothécaire est bien à mes yeux de voir le plus de documents possibles hors des rayonnages, entre les mains des lecteurs. Mais il est aussi d'informer le lecteur, inscrit ou non, sur la totalité des collections... Cette re-médiation passe sans doute par une plus grande communication sur les réservations, des fantômes plus "parlant" (photocopie de la couverture avec un message sur la réservation par exemple ?), une incitation plus grande à l'utilisation du catalogue... Car la seule sortie illimitée des documents n'est pas un objectif en soi, c'est bien leur circulation qui garantit une diffusion auprès d'un large public de lecteurs.
Pratique à suivre dans tous les cas...
19/06/09 : Et pour aller plus loin dans le débat, on pourra lire ce billet et ses nombreux commentaires sur le blog de Bibliobsession 2.0.
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18 mai 2009
Bibliothèques en ligne sur Jimdo
Découverte aujourd'hui de Jimdo, un outil de gestion de contenu gratuit, qui propose la création d'un site web en ligne. Pas besoin d'un éditeur html, d'un espace d'hébergement distinct, de transfert ftp, l'édition des pages se fait sur le site de jimdo, après connexion de l'utilisateur. Il semble que l'outil ait séduit quelques bibliothèques, comme celle de Puyloubier, de Sérent, ou encore de Saint Jean en Royans ; de petites structures, avec des moyens en proportion sans doute, qui s'offrent avec JIMDO un portail très structuré, graphiquement cohérent, et dont l'utilisation est très accessible.
Certes, les limites existent ; éditeur de texte peu évolué, traitement laborieux des images dans le texte, choix limité de mises en page. Toutefois, pour une structure avec peu de moyen et souhaitant mettre rapidement en ligne une page structurée, Jimdo est un outil très intéressant. Le service est donc gratuit, mais pour 5 euros par mois, le site propose 5 Go d'hébergement (au lieu de 500 Mo en accès gratuit), des statistiques détaillés de fréquentation, et la suppression des publicités.
Liens vers le site et le wiki de Jimdo
A noter également le moteur de recherche par tags très graphique de Jimdo :
Autre exemple d'utilisation réussie de Jimdo avec ce lien vers la bibliothèque sonore de Cannes (Merci Amélie).
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11 mai 2009
Portails de bibliothèques
Difficile de trouver une liste exhaustive des sites web créés pour et par les bibliothèques publiques. Je n'ai rien trouvé de véritablement exhaustif, seulement quelques tentatives très partielles ;
Dans les signets de la BnF, une sélection d'une vingtaine de sites de bibliothèques publiques, en majorité térritoriales.
Sur Biblio On Line, une liste de liens vers les portails de bibliothèques municipales et de BDP, toujours pas exhaustive mais un peu plus complète quand même.
Sur le portail Bibliopedia, une liste qui ne concerne pas directement les sites des bibliothèques mais leurs blogs.
En utilisant le répertoire du site de l'ADBGV , en consultant le répertoire des bibliothèques du CcFr et, pour finir, en ajoutant à ces listes les résultats d'un moteur de recherche sur les termes "site de la bibliothèque" ou "site de la médiathèque", on parvient j'imagine à accéder à la totalité des sites en lignes de bibliothèques publiques. Une liste unique et exhaustive reste à créer...
En suivant quelques liens proposés par ces listes / répertoires, la diversité et la variété des réalisations est frappante. De la page web simple contenant quelques liens vers les plaquettes en PDF de l'établissement, au portail web élaboré au graphisme impeccable, la palette est large. La taille des établissements est bien sûr déterminante, même si des exceptions existent, qu'ils s'agissent des sites de petits établissements particulièrement dynamiques et complets ou de sites de grandes médiathèques étonnamment basiques.
Certaines médiathèques externalisent la gestion de leur site en les confiant à des sociétés de services Web, d'autres utilisent des compétences en interne. Par ailleurs, de plus en plus de logiciels de bibliothèques proposent des solutions "CMS" ou "SGC" (pour Système de Gestion de Contenu), qui permettent d'habiller en quelques sortes les OPAC web et de créer un véritable portail d'accès au catalogue bien sûr, mais aussi à des services, internes ou externes, à des informations pratiques, des pages d'actualités, etc... Ces systèmes sont paramétrables et personnalisables, et constituent une solution intermédiaire parfois très satisfaisante qui évitent d'embaucher un webmestre à temps complet, ou d'externaliser la gestion du portail. Parmi les SIGB qui proposent ces solutions :
- Absothèque (portail SéZhame)
- CO-Libris
- Opsys Aloès
- Orphée
Toutes ces solutions et les pratiques très variées des différents établissements posent la question des objectifs d'un tel portail. Parfois considéré comme un outil de communication (la "vitrine" de l'établissement) ou comme un outil documentaire à part entière, le portail d'une bibliothèque publique remplit des objectifs précis, mais très différents selon les cas.
Le premier objectif me semble être l'information au sens large des usagers. Sur la localisation de la bibliothèque, ses horaires d'ouvertures, ses collections, mais aussi ses missions, son organisation, son règlement, ses actualités, les services qu'elle propose.
Ces informations sont présentes dans la majorité des cas, sous des formes et avec des accès différents. Pour les compléter, certains établissements proposent des visites virtuelles des locaux comme à Saint Germain en Laye, Troyes ou encore Limoges. D'autres proposent des chiffres ou rapports d'activité, comme à Lyon, à Sainte Tulle dans les Alpes de Haute Provence, Chalon sur Saône, etc.
Je distingue ici deux types d'informations ; celles qui portent sur les modalités pratiques d'accès aux services (agenda, horaires, plans...), présentes dans la quasi totalité des sites, et celles qui consistent à affirmer l'identité de l'établissement, en en présentant l'histoire, les missions, les activités. Cette deuxième information est encore relativement absente ou partielle sur les sites que j'ai visités.
Le deuxième objectif est plus documentaire celui-là ; c'est la bibliothèque "hybride" dont parlent certains, la bibliothèque qui proposent des services documentaires en ligne. Cet objectif présuppose le développement de nouveaux usages de la bibliothèque, en l'occurrence les usages distants. L'offre est très inégale selon les établissement, tout comme les moyens à disposition pour développer de telles offres.
Le premier service que la bibliothèque se doit de proposer est bien sûr le catalogue du fonds. Je ne reviens pas ici sur les nombreuses variantes d'OPAC qui existent. La plus value de l'accès en ligne du catalogue n'est plus à démontrer ; si aucune statistique n'existe sur ce point, je ne serais pas étonné que des non usagers se soient inscrits à la bibliothèque justement après avoir consulté le catalogue en ligne et découvert les richesses inconnues d'une collection ; je suis de ceux là ! L'usager préparant sa visite, localisant les sections les plus pertinentes pour ses recherches, vérifiant la disponibilité d'un document, les avantages que présente l'interrogation du catalogue en ligne sont nombreux. De plus, la valorisation des collections, par la sélection ou les coups de cœurs des bibliothécaires, la mise en valeur des dernières acquisitions, ajoute encore à la simple interrogation, et remplit le rôle des listes papier et des tables ou présentoirs de la bibliothèque "réelle".
Je distingue ensuite les services internes des services externes. Dans la première catégorie, on trouve les produits documentaires qui peuvent être proposés en lignes ; bibliographies, dossiers documentaires par exemple, mais aussi les expositions virtuelles comme à Versailles, Troyes ou encore Toulouse. Les collections numérisées font également partie de ces ressources ; iconothèque, bibliothèques numériques, les offres sont ici souvent fonction des moyens bien sûr ; à Reims, Roubaix, Lisieux, par exemple.
Dans ces services issus des collections, j'inclus les sitothèques proposées par certains établissements, ou également les services de recherche à distance. Concernant les sitothèques, si je conçois l'intérêt que présente une liste organisée de liens, je suis plutôt partisan de traiter le site Internet comme un document à part entière et d'intégrer sa description non à une liste distincte mais plutôt aux notices du catalogue en ligne. Quitte à valoriser ce "fonds" par des listes extraites du catalogue ensuite. Cette pratique d'intégration de sites Internet dans les résultats d'une recherche OPAC est de plus en fréquente, même si elle pose le problème de la consultation de ces documents "distants" à partir des postes OPAC à l'intérieur de la bibliothèque, ceux-ci n'étant pas toujours connectés à Internet.
Parmi les services externes, les possibilités sont nombreuses, et je renvoie au site du CAREL pour feuilleter le "catalogue" de plus en plus complet des ressources électroniques en ligne. Ces ressources ne sont évidemment pas accessibles à tous les budgets... mais qu'est-ce qui empêche un établissement d'orienter ses usagers vers le site du projet Gutenberg ou encore vers Gallica et Europeana. Un inventaire des ressources en ligne gratuite reste à construire, et la bibliothèque ne me semble pas la plus mal placée pour cela...
Pour finir, je déclinerai un troisième objectif, celui de l'interaction avec les usagers. Objectif incontournable à l'heure du web 2.0 ! Cette interaction peut prendre plusieurs formes ; les OPACs proposent de plus en plus des fonctionnalités permettant à l'usager de "voter" pour un document, d'ajouter son avis ou des tags / étiquettes : l'usager ici devient contributeur du catalogue. La gestion du compte lecteur est elle aussi de plus en plus largement proposée par les OPAC ; la connexion de l'usager sur le site détermine parfois son accès à certaines rubriques ou ressources, à certaines fonctionnalités de l'OPAC, ou encore à un espace personnel consultable d'un poste à la médiathèque ou de son domicile.
Les fonctionnalités du RSS se retrouvent également de plus en plus souvent sur les sites des bibliothèques et permettent une veille facilitée de l'usager sur les actualités de l'établissement. Quelques bibliothèques sont aussi présentes sur certains réseaux sociaux, Facebook (Médiathèque de Bagnolet) ou encore Babelio (ici la Médiathèque de Marennes dans la Charente Maritime). LibraryThing, plus anglophone, compte plusieurs bibliothèques publiques anglo-saxonnes parmi ses abonnés. Il s'agit ici de sortir du site de la bibliothèque, et d'aller vers l'usager là où il se trouve, pour communiquer et informer sur les services ou les collections. Le site social est un relais intéressant pour élargir la présence de la bibliothèque sur Internet, pour toucher un public plus large, notamment l'internaute qui ne cherche pas la bibliothèque, mais qui va la trouver "par hasard" sur le réseau social auquel il s'est abonné.
Les blog(ue)s sont bien sûr en théorie l'outil le plus approprié pour échanger avec les usagers, même si, dans la pratique, certains tendent à servir les objectifs d'un portail (information) et en conséquence limiter la contribution de l'usager (voir ce billet). Dans le même ordre d'idée, même si je n'ai pas trouvé d'exemples en ligne, la création d'un forum peut être intéressante pour accueillir des discussions d'un club de lecteurs par exemple, ou des réactions à telle ou telle animation ou conférence organisée par la bibliothèque. Tous ces services sont toutefois très demandeurs en temps pour les bibliothécaires ; il faut alimenter en contenu ces outils, les modérer, et mobiliser un collectif sur ces tâches, pour que tous les services et toutes les collections puissent être représentées.
Pour compléter ces réflexions, je renvoie à la lecture du dossier toujours d'actualité du BBF n°3 T51 de 2006.
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6 avril 2009
Automazic
J'ai emprunté pour illustrer un billet du mois dernier sur la musique numérisée en bibliothèque la photo d'une borne Automazic. Je reviens sur le sujet parce qu'à l'heure des débats sur le piratage des œuvres, l'initiative mérite d'être soulignée.
Cette borne permet à l'usager d'écouter en toute légalité des œuvres musicales libres de droit, de les télécharger, ou encore de contribuer au catalogue en y déposant lui même ses propres productions. Je n'ai aucune idée du succès rencontré (ou non) par ces bornes dans nos bibliothèques, mais à mon avis, elles y ont toute leur place, comme semble-t-il à Toulouse, Gradignan ou Belfort.
Le site d'Automazic
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Bibliothèque, insertion, formation...
J'ai assisté le lundi 16 mars à la table ronde du BBF sur les bibliothèques et la citoyenneté, et en suis ressorti persuadé que mon avenir professionnel en bibliothèque était assuré !
Les différentes interventions sont toutes allées dans le même sens, à savoir qu'il était urgent, pour les élus notamment, de dépasser l'opposition entre la mission culturelle et la mission sociale de nos établissements. Lorsque les bibliothèques territoriales en particulier visent à toucher un public aussi large que possible, pourquoi s'étonner que l'offre proposée tienne compte des spécificités d'un pourcentage tristement important de ces citoyens.
Les intervenants de cette table ronde ont souligné l'intérêt que représentait cette nouvelle offre pour les usagers concernés ; la bibliothèque comme lieu de convivialité et de sociabilité, pouvant agir comme un frein à l'exclusion. Les actions possibles concernent bien sûr les collections, avec le développement de fonds spécifiques, la mise à disposition de postes multimédia et d'accès à Internet, la formation à la recherche d'information dans le domaine de l'insertion et de l'orientation, mais aussi à l'utilisation de logiciels pour construire ses outils de recherche d'emploi (CV, lettres...), enfin la mise à disposition de ressources d'auto-apprentissage, pour aider l'usager à développer les compétences que le marché du travail lui réclame.
Loin d'être opposées, les missions culturelles et sociales sont à mes yeux complémentaires. Sans aller jusqu'à dire que la mise en place de services spécifiques au public en insertion pourrait n'être qu'un prétexte, je suis certain que ceux-ci pourraient permettre à des usagers jusque là absents de nos bibliothèques de développer, par leur intermédiaire, un usage plus traditionnel de la bibliothèque, et profiter des autres ressources, culturelles celles-là.
A lire absolument le BBF N° 2 "Bibliothèque, formation, insertion". Et, accessoirement, mesdames et messieurs les recruteurs, mon CV...
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Les différentes interventions sont toutes allées dans le même sens, à savoir qu'il était urgent, pour les élus notamment, de dépasser l'opposition entre la mission culturelle et la mission sociale de nos établissements. Lorsque les bibliothèques territoriales en particulier visent à toucher un public aussi large que possible, pourquoi s'étonner que l'offre proposée tienne compte des spécificités d'un pourcentage tristement important de ces citoyens.
Les intervenants de cette table ronde ont souligné l'intérêt que représentait cette nouvelle offre pour les usagers concernés ; la bibliothèque comme lieu de convivialité et de sociabilité, pouvant agir comme un frein à l'exclusion. Les actions possibles concernent bien sûr les collections, avec le développement de fonds spécifiques, la mise à disposition de postes multimédia et d'accès à Internet, la formation à la recherche d'information dans le domaine de l'insertion et de l'orientation, mais aussi à l'utilisation de logiciels pour construire ses outils de recherche d'emploi (CV, lettres...), enfin la mise à disposition de ressources d'auto-apprentissage, pour aider l'usager à développer les compétences que le marché du travail lui réclame.
Loin d'être opposées, les missions culturelles et sociales sont à mes yeux complémentaires. Sans aller jusqu'à dire que la mise en place de services spécifiques au public en insertion pourrait n'être qu'un prétexte, je suis certain que ceux-ci pourraient permettre à des usagers jusque là absents de nos bibliothèques de développer, par leur intermédiaire, un usage plus traditionnel de la bibliothèque, et profiter des autres ressources, culturelles celles-là.
A lire absolument le BBF N° 2 "Bibliothèque, formation, insertion". Et, accessoirement, mesdames et messieurs les recruteurs, mon CV...
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Une réflexion sur le téléchargement (il)légal
Un mot à l'occasion du vote par 16 députés le 2 avril dernier du projet de loi Création et Internet, aussi appelée loi HADOPI.
Rappelons d'abord que lors de ce vote, un amendement réclamé par l'IABD a été voté pour rendre applicable "l’exception de reproduction en faveur des bibliothèques introduite par la loi DADVSI du 1er août 2006, assortie d’une exception de communication sur place".
Cette loi, qui s'ajoute aux sanctions pénales existantes, concerne 3 acteurs principaux ; les auteurs, victimes du téléchargement illégal de leurs œuvres sur Internet, les personnes (physiques et morales) possédant un accès un Internet, et l'acteur économique que représentent les secteurs édition / production / distribution des œuvres.
Le débat qui a lieu depuis l'annonce de la création de l'HADOPI et des sanctions progressives pouvant mener à la suspension de l'accès à Internet est vigoureux, et il n'y a aucun doute que le vote du 2 avril ne le clôt pas. La pétition organisée par le site du SVM, avec 48000 signatures à ce jour (loin tout de même des 220000 contre le fichier Edvige), mais aussi les interventions du Parlement Européen, qui a voté en avril 2008 un amendement incitant les états membres "à éviter de prendre des mesures qui entrent en contradiction avec les libertés civiques et les droits de l'homme, et avec les principes de proportionnalité, d'efficacité et de dissuasion, telle que l'interruption de l'accès à l'Internet", laissent présager des rebondissements dans les semaines et mois à venir.
Mon objectif n'est pas aujourd'hui de retranscrire ici ce débat, mais de m'interroger sur l'alternative au piratage que représente aujourd'hui l'offre de téléchargement légale offerte sur le web français. Mes recherches ont porté sur plusieurs titres de DVD, et je n'ai gardé qu'un échantillon représentatif de ces recherches. J'ai bien sûr trouvé quelques contre exemples, portant sur des titres "non commerciaux" (It's a free world de Ken Loach à 14,99 € en VOD et plus de 19 € chez Amazon) ; toutefois, la tendance est clairement à un coût au mieux équivalent et très souvent plus élevé de la VOD par rapport à l'offre d'achat traditionnel.
En parcourant une étude sur l'économie de la filière vidéo publiée en 2005 par le CNC, on ne peut que s'interroger sur cette différence de prix. Ci-dessous un tableau récapitulatif de ce coût de revient selon le CNC (page 43) :
A la lecture de ces chiffres, force est de constater que l'offre VOD est de fait dispensée des dépenses les plus élevées de ce coût de revient ; pas de frais d'authoring du DVD, pas de frais de pressage, ni de stocks ou de livraison. Avec la suppression de ces dépenses, le coût de revient passerait de 0,65 € (plancher) à 3,25 € (moyen), auquel il faudrait bien sûr ajouter les coûts propres à la mise à disposition sur Internet des fichiers de téléchargement. Comment justifier alors une telle différence de prix entre l'offre VOD et la vente au détail. Ne s'agit-il pas ici d'une incitation , au mieux, au rejet de l'offre légale de téléchargement, au pire, au piratage des œuvres ?...
Les mêmes questions se posent pour la musique (cf. cet article sur le site Pectine.com) et bien sûr pour les livres électroniques (Le Traité d'athéologie de Michel Onfray à 6.18 € en poche sur Amazon et 16,65 € sur Numilog, ou encore le Miserere de Jean Christophe Grangé à 21,76 € sur Amazon et 20,60 € sur Numilog)... A lire pour en savoir plus un billet sur le blog "De tout sur rien", un article sur le site du Syndicat National de l'Edition et la réponse au SNE par le blog Actua Litté.
Il semble aujourd'hui que, si l'Etat, avec la loi DADVSI et le projet HADOPI, s'attache, quoi que l'on pense de la méthode employée, à défendre les intérêts des auteurs, si le comportement de l'internaute "pirate", par la gravité des sanctions qu'il encourt, est clairement condamné, le seul des trois acteurs économiques concernés à ne pas se remettre en question est celui qui tire le plus de profit de la vente des œuvres (et il ne s'agit nullement des auteurs, loin s'en faut). Avec, selon les derniers chiffres clés du Ministère de la Culture, un chiffre d'affaire de 1.5 milliard d'euros en 2007 pour la vente de vidéogrammes, cet acteur protège clairement ses intérêts, et il semble que l'offre VOD soutienne et renforce cette ignorance de l'évolution des modes d'acquisitions des œuvres et cette protection d'intérêts financiers majeurs des distributeurs traditionnels, sans qu'aucune remise en question des pratiques ne soit seulement envisagée. A quand une offre VOD qui représente une vraie alternative aux circuits traditionnels de distribution mais aussi aux nombreuses possibilités de téléchargement illégal offertes à tout internaute ?
Quelques lectures complémentaires sur le projet de loi HADOPI ;
- Le site La quadrature du Net
- Un article d'UFC Que Choisir sur le projet de loi : "Les 6 principaux griefs contre le projet de loi Création et Internet"
- Un billet sur Bibliobsession 2.0
- Le texte du projet de loi sur le site du Ministère de la Culture
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