11 mai 2009

Portails de bibliothèques

La médiathèque de Roubaix

Difficile de trouver une liste exhaustive des sites web créés pour et par les bibliothèques publiques. Je n'ai rien trouvé de véritablement exhaustif, seulement quelques tentatives très partielles ;

Dans les signets de la BnF, une sélection d'une vingtaine de sites de bibliothèques publiques, en majorité térritoriales.

Sur Biblio On Line, une liste de liens vers les portails de bibliothèques municipales et de BDP, toujours pas exhaustive mais un peu plus complète quand même.

Sur le portail Bibliopedia, une liste qui ne concerne pas directement les sites des bibliothèques mais leurs blogs.

En utilisant le répertoire du site de l'ADBGV , en consultant le répertoire des bibliothèques du CcFr et, pour finir, en ajoutant à ces listes les résultats d'un moteur de recherche sur les termes "site de la bibliothèque" ou "site de la médiathèque", on parvient j'imagine à accéder à la totalité des sites en lignes de bibliothèques publiques. Une liste unique et exhaustive reste à créer...

Les bibliothèques municipales de Grenoble

En suivant quelques liens proposés par ces listes / répertoires, la diversité et la variété des réalisations est frappante. De la page web simple contenant quelques liens vers les plaquettes en PDF de l'établissement, au portail web élaboré au graphisme impeccable, la palette est large. La taille des établissements est bien sûr déterminante, même si des exceptions existent, qu'ils s'agissent des sites de petits établissements particulièrement dynamiques et complets ou de sites de grandes médiathèques étonnamment basiques.

Certaines médiathèques externalisent la gestion de leur site en les confiant à des sociétés de services Web, d'autres utilisent des compétences en interne. Par ailleurs, de plus en plus de logiciels de bibliothèques proposent des solutions "CMS" ou "SGC" (pour Système de Gestion de Contenu), qui permettent d'habiller en quelques sortes les OPAC web et de créer un véritable portail d'accès au catalogue bien sûr, mais aussi à des services, internes ou externes, à des informations pratiques, des pages d'actualités, etc... Ces systèmes sont paramétrables et personnalisables, et constituent une solution intermédiaire parfois très satisfaisante qui évitent d'embaucher un webmestre à temps complet, ou d'externaliser la gestion du portail. Parmi les SIGB qui proposent ces solutions :

La médiathèque de Dole

Toutes ces solutions et les pratiques très variées des différents établissements posent la question des objectifs d'un tel portail. Parfois considéré comme un outil de communication (la "vitrine" de l'établissement) ou comme un outil documentaire à part entière, le portail d'une bibliothèque publique remplit des objectifs précis, mais très différents selon les cas.

Le premier objectif me semble être l'information au sens large des usagers. Sur la localisation de la bibliothèque, ses horaires d'ouvertures, ses collections, mais aussi ses missions, son organisation, son règlement, ses actualités, les services qu'elle propose.

Le plan du portail des bibliothèques d'Orléans

Ces informations sont présentes dans la majorité des cas, sous des formes et avec des accès différents. Pour les compléter, certains établissements proposent des visites virtuelles des locaux comme à Saint Germain en Laye, Troyes ou encore Limoges. D'autres proposent des chiffres ou rapports d'activité, comme à Lyon, à Sainte Tulle dans les Alpes de Haute Provence, Chalon sur Saône, etc.

Je distingue ici deux types d'informations ; celles qui portent sur les modalités pratiques d'accès aux services (agenda, horaires, plans...), présentes dans la quasi totalité des sites, et celles qui consistent à affirmer l'identité de l'établissement, en en présentant l'histoire, les missions, les activités. Cette deuxième information est encore relativement absente ou partielle sur les sites que j'ai visités.

La Bibliothèque de Toulouse

Le deuxième objectif est plus documentaire celui-là ; c'est la bibliothèque "hybride" dont parlent certains, la bibliothèque qui proposent des services documentaires en ligne. Cet objectif présuppose le développement de nouveaux usages de la bibliothèque, en l'occurrence les usages distants. L'offre est très inégale selon les établissement, tout comme les moyens à disposition pour développer de telles offres.

Le premier service que la bibliothèque se doit de proposer est bien sûr le catalogue du fonds. Je ne reviens pas ici sur les nombreuses variantes d'OPAC qui existent. La plus value de l'accès en ligne du catalogue n'est plus à démontrer ; si aucune statistique n'existe sur ce point, je ne serais pas étonné que des non usagers se soient inscrits à la bibliothèque justement après avoir consulté le catalogue en ligne et découvert les richesses inconnues d'une collection ; je suis de ceux là ! L'usager préparant sa visite, localisant les sections les plus pertinentes pour ses recherches, vérifiant la disponibilité d'un document, les avantages que présente l'interrogation du catalogue en ligne sont nombreux. De plus, la valorisation des collections, par la sélection ou les coups de cœurs des bibliothécaires, la mise en valeur des dernières acquisitions, ajoute encore à la simple interrogation, et remplit le rôle des listes papier et des tables ou présentoirs de la bibliothèque "réelle".

La bibliothèque municipale de Nantes

Je distingue ensuite les services internes des services externes. Dans la première catégorie, on trouve les produits documentaires qui peuvent être proposés en lignes ; bibliographies, dossiers documentaires par exemple, mais aussi les expositions virtuelles comme à Versailles, Troyes ou encore Toulouse. Les collections numérisées font également partie de ces ressources ; iconothèque, bibliothèques numériques, les offres sont ici souvent fonction des moyens bien sûr ; à Reims, Roubaix, Lisieux, par exemple.

Dans ces services issus des collections, j'inclus les sitothèques proposées par certains établissements, ou également les services de recherche à distance. Concernant les sitothèques, si je conçois l'intérêt que présente une liste organisée de liens, je suis plutôt partisan de traiter le site Internet comme un document à part entière et d'intégrer sa description non à une liste distincte mais plutôt aux notices du catalogue en ligne. Quitte à valoriser ce "fonds" par des listes extraites du catalogue ensuite. Cette pratique d'intégration de sites Internet dans les résultats d'une recherche OPAC est de plus en fréquente, même si elle pose le problème de la consultation de ces documents "distants" à partir des postes OPAC à l'intérieur de la bibliothèque, ceux-ci n'étant pas toujours connectés à Internet.

Parmi les services externes, les possibilités sont nombreuses, et je renvoie au site du CAREL pour feuilleter le "catalogue" de plus en plus complet des ressources électroniques en ligne. Ces ressources ne sont évidemment pas accessibles à tous les budgets... mais qu'est-ce qui empêche un établissement d'orienter ses usagers vers le site du projet Gutenberg ou encore vers Gallica et Europeana. Un inventaire des ressources en ligne gratuite reste à construire, et la bibliothèque ne me semble pas la plus mal placée pour cela...

La médiathèque de l'agglomération Troyenne

Pour finir, je déclinerai un troisième objectif, celui de l'interaction avec les usagers. Objectif incontournable à l'heure du web 2.0 ! Cette interaction peut prendre plusieurs formes ; les OPACs proposent de plus en plus des fonctionnalités permettant à l'usager de "voter" pour un document, d'ajouter son avis ou des tags / étiquettes : l'usager ici devient contributeur du catalogue. La gestion du compte lecteur est elle aussi de plus en plus largement proposée par les OPAC ; la connexion de l'usager sur le site détermine parfois son accès à certaines rubriques ou ressources, à certaines fonctionnalités de l'OPAC, ou encore à un espace personnel consultable d'un poste à la médiathèque ou de son domicile.

Les fonctionnalités du RSS se retrouvent également de plus en plus souvent sur les sites des bibliothèques et permettent une veille facilitée de l'usager sur les actualités de l'établissement. Quelques bibliothèques sont aussi présentes sur certains réseaux sociaux, Facebook (Médiathèque de Bagnolet) ou encore Babelio (ici la Médiathèque de Marennes dans la Charente Maritime). LibraryThing, plus anglophone, compte plusieurs bibliothèques publiques anglo-saxonnes parmi ses abonnés. Il s'agit ici de sortir du site de la bibliothèque, et d'aller vers l'usager là où il se trouve, pour communiquer et informer sur les services ou les collections. Le site social est un relais intéressant pour élargir la présence de la bibliothèque sur Internet, pour toucher un public plus large, notamment l'internaute qui ne cherche pas la bibliothèque, mais qui va la trouver "par hasard" sur le réseau social auquel il s'est abonné.

La médiathèque de Lorient

Les blog(ue)s sont bien sûr en théorie l'outil le plus approprié pour échanger avec les usagers, même si, dans la pratique, certains tendent à servir les objectifs d'un portail (information) et en conséquence limiter la contribution de l'usager (voir ce billet). Dans le même ordre d'idée, même si je n'ai pas trouvé d'exemples en ligne, la création d'un forum peut être intéressante pour accueillir des discussions d'un club de lecteurs par exemple, ou des réactions à telle ou telle animation ou conférence organisée par la bibliothèque. Tous ces services sont toutefois très demandeurs en temps pour les bibliothécaires ; il faut alimenter en contenu ces outils, les modérer, et mobiliser un collectif sur ces tâches, pour que tous les services et toutes les collections puissent être représentées.

Pour compléter ces réflexions, je renvoie à la lecture du dossier toujours d'actualité du BBF n°3 T51 de 2006.

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